Aux Philippines l’explosion d’une bombe sur un marché de Davao fait plusieurs morts

Aux Philippines l'explosion d'une bombe sur un marché de Davao fait plusieurs morts

Au moins quatorze personnes ont été tuées et 67 blessées dans un attentat à la bombe, vendredi 2 septembre au soir sur un marché de Davao, la plus grande ville du sud des Philippines, selon les autorités.

Samedi matin, le président, Rodrigo Duterte, s’est rendu sur place. Après avoir qualifié l’acte de « terroriste », il a déclaré « l’état de non-droit » sur l’ensemble de l’archipel philippin, qui permet de déployer des troupes dans les centres urbains et de renforcer les patrouilles et les contrôles.

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Le groupe d’Abou Sayyaf accusé

La maire de la ville et fille du président, Sara Duterte, a accusé le groupe islamiste Abou Sayyaf d’être responsable de cette attaque. « Le cabinet du président a envoyé un texto pour confirmer qu’il s’agit de représailles d’Abou Sayyaf. A la municipalité, nous traitons cette affaire comme des représailles d’Abou Sayyaf », a-t-elle déclaré sur la chaîne CNN Philippines.

Le ministre de la défense, Delfin Lorenzana, a également attribué cet attentat à l’organisation d’Abou Sayyaf, qui a fait allégeance à l’organisation de l’Etat islamique (EI). « Personne n’a encore revendiqué cet acte, mais nous ne pouvons que conclure qu’il a été commis par le groupe terroriste Abou Sayyaf qui a encaissé de nombreuses pertes à Jolo au cours des dernières semaines », a dit M. Lorenzana.

Vendredi, l’explosion a eu lieu peu avant 23 heures locales dans un marché animé où les gens dînaient, à proximité d’un hôtel prisé par les touristes et les hommes d’affaires, qui n’a pas été touché. « Nous avons retrouvé des éclats provenant d’un engin explosif improvisé », a déclaré un porte-parole de la présidence, Martin Andanar, à la radio DZMM.

Offensive du président

Depuis son arrivée au pouvoir en juin, le président Duterte a déclenché une offensive militaire contre le groupe islamiste Abou Sayyaf, créé au début des années 1990. Lundi, quinze soldats ont été tués dans des affrontements avec le groupe islamiste sur l’île de Jolo, l’un des principaux fiefs d’Abou Sayyaf, à 900 kilomètres de Davao.

Par le passé, Davao a été le théâtre d’attentats meurtriers commis par des militants islamistes ou des rebelles communistes. Davao se situe sur l’île méridionale de Mindanao, où des séparatistes musulmans mènent depuis des décennies une rébellion armée qui a fait plus de 120 000 morts. En 2003, une bombe de forte puissance avait dévasté l’aéroport de Davao, faisant 22 morts et 155 blessés. L’attentat avait été imputé aux séparatistes musulmans. Ces dernières semaines, le président philippin a ouvert des discussions de paix avec deux des principaux groupes rebelles musulmans, dont le Front Moro islamique de libération (MILF).

Les rebelles communistes, en lutte armée également depuis 1968, sont présents dans les zones rurales près de Davao. Des pourparlers de paix ont été lancés, et la rébellion et le gouvernement ont convenu la semaine dernière de prolonger indéfiniment la trêve décrétée en vue de ces négociations.

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