Aux Etats-Unis républicains et démocrates envisagent de revoir le calendrier des primaires

Aux Etats-Unis républicains et démocrates envisagent de revoir le calendrier des primaires

Les primaires ne sont pas finies, les conventions n’ont pas encore eu lieu et pourtant les républicains, et dans une moindre mesure les démocrates, commencent à s’interroger sur le processus de désignation du candidat qui les représentera en novembre, rapporte le New York Times.

Dans la pratique, tous les quatre ans, chaque camp s’interroge sur l’organisation des primaires. En cause, notamment, l’ouverture de la saison avec l’Iowa, le New Hampshire, le Nevada et la Caroline du Sud, mais aussi la forme des primaires : ouvertes ou fermées.

Si le Parti républicain a échappé à une convention contestée, la question des primaires sera très probablement au programme de la convention de Cleveland, du 18 au 21 juillet, prévient le NYT.

Continuer à intéresser les électeurs

Avec les primaires, le Parti républicain comme le Parti démocrate doivent jongler avec des priorités contradictoires. Il s’agit, d’une part, de préserver l’intérêt et l’enthousiasme des électeurs, qui se manifestent par une participation en hausse en 2016, comme le rapporte Pew Research. La participation aux primaires républicaines atteint son plus haut niveau depuis 1980. Chez les démocrates, la participation atteint le niveau de 1992 et presque celui de 2008, lors de la première candidature de Barack Obama.

Mais il s’agit aussi d’éviter que des personnalités extérieures aux partis s’invitent dans les primaires et en changent le cours, comme c’est le cas avec Donald Trump, qui a disposé de tous les candidats officiels du Grand Old Party (GOP), ou de Bernie Sanders, qui parasite la course de Hillary Clinton.

Panachage d’Etats

Des changements pourraient entrer en vigueur pour les prochaines échéances, celle de 2020 et surtout celle de 2024, ajoute le NYT. Diverses solutions sont à l’étude : faire voter ensemble des Etats de taille, de population ou de géographie communes.

Une autre solution consisterait à faire voter deux Etats, avec un roulement. En 2020, l’Iowa serait le premier à voter, mais accompagné du Minnesota. Le New Hampshire suivrait, accompagné par le Massachusetts. En 2024, l’Iowa serait toujours le premier Etat à voter, mais avec le Dakota du Sud. Et le New Hampshire serait associé au Maine. Mais il faudra faire avaler la pilule à ces Etats qui tirent une certaine fierté de ce quart d’heure consistant à ouvrir la saison des primaires.

Reste la question du Nevada, où la primaire républicaine n’a pas été un succès d’organisation. Cet Etat, qui est le premier de l’Ouest à voter dans la course, pourrait être remplacé par le Colorado ou le Nouveau-Mexique.

Mais ces propositions pourraient rester lettre morte. En 2012 déjà, l’organisation du caucus de l’Iowa avait été critiquée. Rien n’avait finalement été modifié pour l’élection de 2016. Sans oublier que, traditionnellement, le Parti républicain lâche la bride aux Etats qui sont libres d’organiser les consultations comme bon leur semble.

La question des électeurs indépendants

La question est de savoir s’il faut autoriser les électeurs indépendants à participer aux primaires. Mais leur fermer la porte, c’est prendre le risque de voir une part croissante de l’électorat se désintéresser du processus de désignation du candidat à l’investiture.

Environ 43 % des électeurs se définissent comme indépendants, selon un sondage Gallup du début de l’année 2015. Ils n’étaient que 35 % en 2008. Pew Research donne une estimation sensiblement identique : ils représenteraient 39 % des électeurs, un niveau jamais atteint depuis le début des sondages concernant l’affiliation des électeurs.

Cet accroissement du nombre d’indépendants se fait au détriment des deux partis : les électeurs qui s’identifient aux démocrates ne sont que 30 % ; ceux qui s’identifient aux républicains ne sont que 26 %.

Le Parti démocrate ne devrait pas faire l’économie d’un examen de conscience au sujet des primaires. Bernie Sanders a aussi critiqué le processus des primaires démocrates notamment lorsqu’il a enregistré des défaites, comme dans l’Etat de New York , le qualifiant d’inégalitaire et de corrompu, s’en prenant notamment au système des superdélégués. Mais les partisans de Hillary Clinton reprochent aux électeurs indépendants de « détourner » la primaire démocrate au profit du sénateur du Vermont.

En campagne en Californie, au cours du week-end, Bernie Sanders a dit qu’il voulait en finir avec les superdélégués, des élus du parti libres de leur choix et de leur soutien. Il juge que leur existence a quelque chose d’antidémocratique. Il a réaffirmé dimanche que leur empressement à soutenir Hillary Clinton avant même le début des primaires équivalait à un « processus d’adoubement » de sa rivale. Il a prévenu que s’il est élu, il ne reconduira pas Debbie Wasserman Schultz, élue de la Floride à la Chambre des représentants, à la présidence du comité national démocrate, qu’il accuse de parti pris en faveur de Mme Clinton.

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