Auchy-les-Mines , victimes de violences policières à Lens Ils nous ont pris pour des casseurs

Auchy-les-Mines , victimes de violences policières à Lens   Ils nous ont pris pour des casseurs

Que s’est-il vraiment passé ce soir du 7 juillet C’est parole contre parole. Andréa, habitante d’Auchy-les-Mines, et ses amis, Maxime et Margaux, assurent que la police les a «
confondus avec des casseurs
» et leur a «
tapé dessus alors qu’on était couchés par terre
». La préfecture et les services de police affirment quant à eux qu’ils étaient en train de jeter des projectiles quand ils ont été interpellés.

« Des coups de rangers et de matraque, sur la tête, dans le ventre »

Mais les trois jeunes, âgés de 18 à 20 ans, n’en démordent pas. Non, ils n’étaient pas «
des casseurs
». Maxime et Andréa s’étaient rendus à Lens pour fêter la victoire des Bleus. Là, ils ont retrouvé Margaux, leur amie, «
par hasard
». «
Il y avait une bonne ambiance’ et puis ça a dégénéré
». Des échauffourées ont éclaté du côté de la rue Uriane-Sorriaux. «
On marchait calmement, des gens couraient, on s’est reculé et on a été pris au piège
». Ils se retrouvent au milieu d’un groupe «
dans lequel il y avait ceux qui avaient jeté des projectiles
». Sommés de se coucher au sol par les policiers, ils racontent s’être pris «
des coups de rangers et de matraque, sur la tête, dans le ventre’
» Andréa sera emmenée au commissariat pour une garde à vue qui durera treize heures, «
de 2 h du matin à 15 h
». Maxime et Margaux, eux aussi en garde à vue, ont dû être transportés à l’hôpital. Le premier parce qu’il souffre de problèmes cardiaques, la seconde parce qu’elle a une plaie à la tête qui nécessite sept points de suture, et un dème. Aucune poursuite judiciaire n’a été lancée à leur encontre.

Une plainte déposée

Si tous les trois reconnaissent avoir été «
au mauvais endroit, au mauvais moment
», et confirment que la tension était très forte ce soir-là, ils n’admettent pas les violences policières qu’ils assurent avoir subies. «
Pourquoi nous frapper alors que l’on était à terre, neutralisés Même si on avait été des casseurs, ce n’est pas normal. Et là, en plus, ce n’est pas le cas. Nous n’avons rien fait
».

Déterminés à prouver que les services de police ont «
dérapé
» en «
s’en prenant à des innocents
», ils ont fait constater par un médecin leurs blessures. «
J’ai eu trois jours d’ITT, explique Andréa, et Maxime deux. Et depuis, on a beaucoup de mal à dormir, on est très stressés
». Tous deux ont donc déposé plainte lundi et vont lancer une procédure pour visionner les enregistrements des caméras de vidéo-surveillance installées rue Sorriaux. Margaux devrait en faire de même ces prochains jours. Ils savent qu’ils entament «
un combat du pot de terre contre le pot de fer
» mais assurent qu’ils iront «
jusqu’au bout
».

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