Attentat d’Istanbul , l’Etat islamique revendique huit suspects arrêtés

Attentat d'Istanbul , l'Etat islamique revendique huit suspects arrêtés

L’EI a revendiqué l’attaque d’une discothèque, le soir du réveillon. Trente-neuf personnes sont mortes, dont bon nombre d’étrangers.

« Dans la continuité des saintes opérations menées par l’Etat islamique contre le protecteur de la croix, la Turquie, un soldat héroïque du califat a frappé une des discothèques les plus connues où les chrétiens célèbrent leur fête apostate [sic]. »

Parallèlement à cette annonce, l’enquête semble progresser. Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue lundi à Istanbul, a rapporté l’agence de presse Dogan. Aucun autre détail n’était toutefois disponible au sujet de ces arrestations, menées par des équipes de la police antiterroriste.

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Entre 700 et 800 personnes se trouvaient à l’intérieur du Reina pour fêter le Nouvel An quand un homme armé, après avoir tué un policier et un civil à l’entrée, s’est introduit dans cette boîte de nuit huppée, symbole de la jet-set stambouliote, dimanche vers 1 h 15. L’assaillant a tiré au hasard sur la foule, tuant 39 personnes, dont plus de vingt étrangers.

Parmi les victimes figurent une Franco-Tunisienne et son mari tunisien. Une Canadienne, trois Jordaniens, trois Libanais, trois Irakiens, un Tunisien, deux Marocains, deux Indiens, un Libyen, un Belgo-Turc, une Israélienne, un Koweïtien, et « plusieurs » Saoudiens sont également au nombre des étrangers tués par le terroriste.

Selon le dernier bilan provisoire des autorités, 65 personnes ont également été blessées dans l’attaque visant le Reina. Les familles de plus de 20 victimes étrangères devaient récupérer lundi les corps de leurs proches tués par l’homme qui a surgi dans la discothèque Reina dans la nuit de samedi à dimanche et tiré au hasard sur les centaines de personnes qui célébraient la nouvelle année.

Lundi matin, plus de vingt-quatre heures après la fusillade, la police a annoncé l’arrestation de huit suspects. Mais l’assaillant était toujours en fuite.

Une grande chasse à l’homme a été lancée dans le pays pour rattraper le suspect, qui aurait fui en changeant de vêtements après son attaque. Précisant que l’agresseur avait laissé son arme sur les lieux et « profité de l’anarchie pour s’enfuir », le premier ministre turc, Binali Yildirim, a déclaré que l’enquête « se poursuit de façon très minutieuse ».

Celle-ci devrait avancer avec la revendication de l’attentat par l’Etat islamique. Sur le sol turc, pendant longtemps, l’EI n’a pas non plus revendiqué les attentats qui lui ont été attribués par les autorités d’Ankara. D’ordinaire si prompte à reconnaître sa responsabilité dans les attaques commises en son nom partout ailleurs dans le monde, le groupe djihadiste n’a jamais réagi à ces accusations.

Mais le 4 novembre, l’organisation a changé de stratégie en revendiquant pour la première fois, par le biais de son organe de communication Aamaq, un attentat à la voiture piégée à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie  mais cette attaque avait ensuite également été revendiquée par des Kurdes radicaux.

Ce changement témoigne de l’évolution des relations entre la Turquie et l’EI. Pendant longtemps, Ankara a laissé les combattants de l’organisation traverser sa frontière avant de s’attaquer frontalement à ses positions. Depuis quatre mois, l’armée turque poursuit en effet une incursion dans le nord de la Syrie, dont elle tente de déloger l’EI et les milices kurdes. Des pertes de plus en plus nombreuses sont à déplorer sur ce front.

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Résultat, le 5 décembre, Abi Hassan Al-Mouhadjer, le nouveau porte-parole de l’EI, a appelé les partisans de l’organisation à cibler spécifiquement la Turquie et son gouvernement « apostat ». Dans le communiqué revendiquant l’attentat du 31 décembre, le groupe djihadiste réitère « l’injonction de l’émir des croyants de viser la Turquie ». L’organisation évoque « les bombardements » et « l’artillerie » turque qui visent l’EI.

Istanbul, Ankara et d’autres grandes villes turques ont été frappées par une série d’attaques en 2016 imputées aux groupes armés kurdes et à l’EI et qui ont fait des centaines de morts.

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