Assauts de migrants à Calais , heure par heure le récit d’une nuit agitée

Repères

LE REPORTAGE

Deux connaisseurs de la situation calaisienne nous ont accompagnés pour ce reportage: Gilles Debove, syndicaliste chez Unité-SGP-Police-FO, et Stéphane Vancutsem, représentant du personnel pour une compagnie de ferries et à la tête du collectif « Agir ensemble pour sauver le port de Calais », créé en décembre 2015 pour réclamer le démantèlement de la «jungle». Le premier dénonce sans relâche les conditions de travail de ses collègues en mission à Calais, et réclame que la ville soit classée en secteur difficile. Le second s’alarme des conséquences de la situation migratoire sur Calais, en particulier sur le port. Tous deux militent pour que la rocade portuaire soit éclairée.

LES ASSAUTS SUR LA ROCADE

Les assauts de migrants sur la rocade portuaire de Calais ne sont pas nouveaux. Mais depuis un mois environ, ils se sont systématisés et se produisent de façon très organisée, presque chaque nuit. Ces tentatives dangereuses sont aussi la conséquence du renforcement de la sécurité au tunnel sous la Manche et au port, et des difficultés qu’ont les migrants à passer en Angleterre. En début de semaine, le président du port de Calais Jean-Marc Puissesseau a annoncé qu’un mur serait construit de chaque côté de la rocade pour stopper les intrusions. Selon Gilles Debove, ce mur ne fera que déplacer le problème vers l’A16.

LES MIGRANTS À CALAIS

On compte actuellement 3500 migrants à Calais selon les autorités, 5000 selon les associations. Environ 1500 d’entre eux vivent dans un centre d’accueil provisoire mis en place par l’État. Les autres sont installés dans la «jungle», dont il ne reste plus aujourd’hui que la zone nord: la zone sud a été démantelée en mars, la zone restante doit elle aussi, à terme, être démantelée.