Arrivée de Morandini sur i-Télé , la chaîne va permettre à ses salariés d’invoquer la clause de conscience

Arrivée de Morandini sur i-Télé , la chaîne va permettre à ses salariés d'invoquer la clause de conscience

Cette décision, qui ouvre le droit à des indemnités de départ, a été prise en réponse aux salariés qui se plaignent de l’arrivée de l’animateur malgré sa mise en examen pour « corruption de mineur aggravée ».

Le Monde
| 14.10.2016 à 11h33
Mis à jour le
14.10.2016 à 12h21
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Par Le Monde.fr (avec Alexandre Piquard)

Le groupe Canal + a annoncé, vendredi 14 octobre, via l’AFP, que sa filiale i-Télé permettrait aux journalistes qui ne souhaitent pas travailler avec Jean-Marc Morandini de quitter la chaîne sous le régime de la « clause de conscience ». Une lettre de la direction des ressources humaines doit confirmer cette proposition.

Cette annonce a été faite en réponse aux salariés qui se plaignent de l’arrivée de l’animateur à l’antenne la semaine prochaine malgré sa mise en examen pour « corruption de mineur aggravée ».

En proposant aux rédacteurs révoltés de prendre leur clause de conscience, la direction a une réaction rusée : elle semble faire une concession alors qu’en fait elle formalise en des termes juridiques le message qu’avait adressé la semaine dernière le dirigeant de la chaîne Serge Nedjar aux salariés qui le pressaient de questions : « Si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à partir’ »

Du côté de la direction, on note que l’idée de la clause de conscience a été soulevée par la Société des journalistes (SDJ) elle-même, dans son communiqué de la semaine dernière : « Cette situation étant de nature à porter atteinte à notre honneur, à notre réputation et d’une manière générale à nos intérêts moraux », écrivaient les journalistes, reprenant les termes de la définition juridique de la clause.

Deux motions de défiance

Malgré ce développement, la venue de Jean-Marc Morandini continue de poser problème à i-Télé : la rédaction dit pressentir que sa venue va être avancée à lundi et non à mercredi, comme prévu. La direction ne confirme pas.

La rédaction de la chaîne a voté deux motions de défiance contre la rédaction en deux mois. Dans une tribune publiée jeudi dans Le Monde, la SDJ estimait que « son image ne peut pas être associée à i-Télé. Il ne peut pas être dans la vitrine d’une chaîne d’information aujourd’hui, sauf à mépriser ce que nous sommes et ce que nous essayons de bâtir chaque jour. »

Lire la tribune de
 

la Société des journalistes d’i-Télé : « Jean-Marc Morandini ne doit pas venir »

L’arrivée forcée de l’animateur gêne les journalistes mais, au-delà, la décision est mal vécue dans la chaîne car elle a été imposée d’en haut, par Vincent Bolloré lui-même. En effet, le président du conseil de surveillance de Vivendi a des relations de longue date avec Jean-Marc Morandini, avec lequel il a collaboré dans sa chaîne Direct 8, dans son quotidien Direct Matin et au sein du site Jeanmarcmorandini.com, dont le groupe de l’industriel breton a été actionnaire majoritaire.

Lire la tribune de
 

Morandini : « Je demande à mes confrères d’i-Télé de respecter mes droits et de me laisser travailler »

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