Arras , sa voiture vandalisée lors des violences urbaines il galère pour aller au travail

Arras , sa voiture vandalisée lors des violences urbaines il galère pour aller au travail

Dimanche 22 mai, Aberrahmane Zerzour, 36 ans, était de sortie avec des collègues au parc Astérix. Un moment de détente gâché quand son père lui a appris que sa voiture avait disparu. «
On pensait qu’elle avait été volée
», raconte le trentenaire, chauffeur de Citadine pour Artis. La veille, il avait prêté sa Twingo à son père pour qu’il puisse rentrer chez lui après des travaux dans sa maison, à Saint-Laurent-Blangy.

Mais au bout de quelques heures, notre homme apprend que sa Twingo a en fait été vandalisée et retournée place Verlaine, dans la nuit du 21 au 22 mai’ La dernière nuit des tensions urbaines qui ont agité les quartiers ouest suite à un contrôle de police qui a mal tourné. C’est à la SADRA qu’il a retrouvé son véhicule. Les amortisseurs cassés, la vitre arrière en mille morceaux, un pneu crevé et le moteur endommagé. Une voiture épave.

En colère contre les jeunes de son quartier

Depuis, M. Zerzour est en colère. Contre les jeunes du quartier d’abord, dont il est pourtant originaire. «
On m’a dit que c’était des jeunes d’un autre quartier, mais ils auraient pu intervenir, ne pas laisser faire
», se désole-t-il. Contre la police ensuite, qui aurait «
envoyé balader
» son père venu porter plainte, parce qu’il n’était pas le propriétaire de la voiture. Contre la Ville et la CUA enfin, qui selon lui ne l’aident pas beaucoup dans ses démarches. «
Ils me disent de faire un devis, mais je fais comment pour l’amener au garage , s’interroge-t-il. Je n’ai pas l’argent pour louer un plateau.
»

Au quotidien, c’est la galère. Pour aller au travail à 7 h, il se lève encore plus tôt et part de chez lui à 6 h 10′ à pied. Parfois, un collègue le dépose et le ramène. Pour s’occuper de ses enfants, c’est compliqué. «
J’ai des pauses d’une heure et demie entre mes heures de Citadine, je ne peux plus rentrer chez moi, détaille-t-il. Je dois parfois rester jusqu’à 18 h 30. Je ne peux plus m’occuper de mes enfants. Et comme c’est ma femme qui a la deuxième voiture, on ne peut plus rien faire
». Les enfants, âgés de trois ans et demi et neuf mois, sont très fatigués parce qu’ils doivent se lever plus tôt le matin’

«
Si j’avais l’argent j’achèterai une voiture, mais ce n’est pas le cas, ce n’était pas du tout prévu
», conclut Abderrahmane, qui tient à alerter les jeunes des quartiers sur les conséquences de leurs actes.

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