Arras , les producteurs de lait exigent une accélération des mesures d’urgence (VIDÉO)

Arras , les producteurs de lait exigent une accélération des mesures d'urgence (VIDÉO)

Alain, producteur de lait à Rebreuviette, avait une petite mine ce matin. Debout depuis 3 h 30 pour un vêlage, il a pris un café et ne s’est pas recouché pour aller travailler. Les week-ends et les vacances «
Connais pas
». Le tout pour une rémunération écrémée de 3′ de l’heure, à raison de 72 heures par semaine.

Avec une cinquantaine de collègues affiliés à l’association départementale des producteurs de lait, soutenus par la FDSEA, il tenait à manifester ce mardi matin, de 10 h à 13 h, devant la Direction départementale des territoires et de la mer, où une délégation a été reçue.

Pour les producteurs de lait, venus moins nombreux que prévu (huit tracteurs), il s’agissait de rappeler à l’État ses engagements quant au plan d’urgence décrété en juillet 2015 pour faire face à la crise du prix du lait. Selon des critères spécifiques (endettement, charges sociales versées’), certains producteurs ont été éligibles aux aides financières. D’autres non. Diviser pour mieux régner C’est la crainte de certains.

« On veut du prix, pas vivre sous perfusion »

Au 23 mars, seuls 618 dossiers avaient été payés sur les 1002 prioritaires au fond d’allégement des charges dans le Pas-de-Calais. C’est ainsi qu’Éric Révillion, 54 ans, et Olivier Dontgez, 32 ans, tous deux producteurs laitiers à Hesdin, attendent toujours leur obole. «
Maintenant, on nous dit qu’il n’y aurait plus de fonds alors que ça a été validé
», se désespère M. Révillion.

Mais le n’ud du problème reste le prix du lait. Avec la disparition des quotas, certains pays nouvellement entrés au sein de l’Union européenne produisent trop. Les prix baissent et le manque à gagner est énorme pour les producteurs français. «
À la fin de l’année, il manque 40 000′
» évalue M. Révillion. Pour M. Dontgez, c’est plus de 70 000′. Une somme qui permettrait de rembourser le bâtiment dans lequel il a investi.

«
Nous, il nous faut du prix, résume M. Dontgez. On ne veut pas vivre sous perfusion, c’est du temporaire et ce n’est pas motivant, surtout avec les heures qu’on fait
».

Actuellement, le lait (entier) se vend environ 265 les 1 000 litres (26 centimes le litre). Les producteurs estiment qu’il faudrait être payés 340 pour rentrer dans leurs frais et supporter leurs charges.

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