Arc , le verrier a ouvert ses portes à plus de 800 visiteurs (VIDÉO)

Le fonds d’investissement américain Peaked Hill Partners (PHP) est arrivé à Arques fin mars 2015. Très vite, c’est vers une politique d’investissement que le nouvel actionnaire a souhaité s’orienter. Et de relance de la production sur le site arquois. Mais avec une moyenne d’âge de ses employés estimée à 51 ans «
contre 44 ou 45 en moyenne dans l’industrie
» la nouvelle direction estime que le renouvellement des compétences sera plus compliqué : «
Il y aura mille départs en retraite dans les cinq ans qui viennent
», poursuit Didier Riebel, directeur général d’Arc. L’idée est donc de

séduire au plus vite les forces vives en changeant l’image de l’industrie en général et de la verrerie en particulier. D’où l’opération montée ce samedi 30 avril, à portée symbolique à la veille de la Fête du travail.

500 embauches à venir

Selon Didier Riebel, ce sont 500 embauches qu’il faudra assurer dans les prochaines années, principalement des postes qualifiés tels que des conducteurs de machine. Il y a donc urgence à séduire les jeunes, «
d’autant qu’en transformant l’entreprise, le plan de maintien de la production à Arques fonctionne. Et même mieux que prévu avec une augmentation de 20 % en volume et en ventes
». Parmi les plus de 800 visiteurs aux portes ouvertes samedi 30 avril, on trouvait beaucoup d’employés désireux de montrer à leur famille où ils travaillent à longueur d’année. Et donc potentiellement des jeunes susceptibles de grossir les effectifs futurs.

« Motiver le personnel »

Parallèlement aux visites classiques, un groupe a été reçu par la direction, constitué des acteurs économiques de la région. Avec un maître-mot : l’apprentissage, la formation. Les proviseurs des lycées Blaise-Pascal et Jacques-Durand et de l’Aa ont été attentifs aux discours de la direction. Ces établissements sont aujourd’hui les principaux pourvoyeurs d’apprentis sur lesquels l’usine au nouveau format devra s’appuyer dans un avenir proche. Ils étaient environ 120 sur les 150 de la première promotion. «
C’est le volet social de notre stratégie : motiver le personnel, faire revenir les jeunes dans l’industrie, contrairement à ce qui avait cours en France ces derniers temps
», pointe Didier Riebel. Les visites dans un site rénové, le four H, y contribueront peut-être.

Une unité autonome et modèle

Ce sont les fours H et L, devenus unité autonome HL, que les visiteurs ont scrutés depuis une passerelle, surplombant presses, tapis et autres machines. L’idée était de montrer que les aménagements de 21 M’ ont payé. Le café y est même à volonté ! Les conditions de restauration et les sanitaires ont été revus, en accordant plus de place à la couleur. L’idée est de briser l’image de machines dégoulinantes d’huile dans un boucan d’enfer. Même si le bruit demeure et que remonter les lignes et les bouffées d’air chaud rappellent qu’on est bien dans un four.

Environ 500 personnes ont uvré à la refonte de l’unité devenue autonome (avec sa maintenance, ses commerciaux’). De 900 personnes, le four HL passera à 750 en deux ans, en gagnant 11 % de rendement. «
C’est une PME au milieu d’un site de 5 000 personnes, souligne Didier Riebel. Cela implique un changement de culture. » Ce modèle sera reproduit sur les autres fours.