Annulation d’un mandat d’arrêt contre l’ex-président burkinabé Compaoré

Annulation d'un mandat d'arrêt contre l'ex-président burkinabé Compaoré

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

Le 29.04.2016 à 02h55

Mis à jour le 29.04.2016 à 03h02

Un tribunal militaire, enquêtant aussi bien sur le meurtre de l’ancien chef d’Etat burkinabé Thomas Sankara survenu il y a près de 30 ans que sur un coup d’Etat avorté qui a eu lieu en septembre au Burkina Faso avait émis un total de 18 mandats d’arrêts internationaux en décembre et en janvier.

Or, le procureur général de la Cour de cassation de Ouagadougou, Armand Ouedraogo, les a invalidés pour vice de forme. « Il aurait fallu demander les réquisitions du commissaire du gouvernement [ le procureur] du tribunal militaire avant d’émettre les mandats. Cette formalité n’a pas été accomplie », a-t-il détaillé.

« L’annulation des mandats ne veut pas dire que c’est fini. Les juges peuvent reprendre et corriger les actes en suivant les procédures pour les rendre valides. Ce sont des lacunes qui peuvent être reprises. Même dès demain si les juges le veulent », a insisté M. Ouédraogo.

Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en octobre 1987 à la faveur d’un coup d’État lors duquel Thomas Sankara avait été tué, a été contraint de quitter le pouvoir et de fuir son pays en octobre 2014 après un soulèvement populaire. La Côte d’Ivoire, pays où il réside actuellement, lui a accordé sa citoyenneté.

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M. Compaoré a été inculpé pour son implication présumée dans l’assassinat du président Sankara, surnommé le « Che Guevara de l’Afrique ». Il est poursuivi pour « assassinat », « attentat » et « recel de cadavre » dans le cadre de l’enquête ouverte fin mars 2015, par les autorités de la transition burkinabé.

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De son côté, Guillaume Soro est visé pour son implication présumée dans le coup d’Etat manqué contre le gouvernement du pays en septembre 2015. La justice se base sur l’enregistrement d’une conversation téléphonique supposée entre Djibrill Bassolé, ex-ministre des affaires étrangères du Burkina, et le président de l’assemblée nationale ivoirienne. M. Bassolé, homme clé du régime de Blaise Compaoré, et M. Soro, ancien chef de la rébellion ivoirienne (2002-2010) ont tous les deux nié avoir eu cette discussion, dénonçant une « manipulation ».

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