Angela Merkel se prépare sans le dire à un quatrième mandat

Angela Merkel se prépare sans le dire à un quatrième mandat

Le Monde
| 29.08.2016 à 11h21
Mis à jour le
29.08.2016 à 11h40
|

Par Thomas Wieder

Alors qu’un sondage publié quelques heures plus tôt par le Bild am Sonntag révélait que seulement 42 % des Allemands souhaitent la voir rester chancelière après les législatives de septembre 2017, Mme Merkel a tenu à justifier ses choix. Et d’abord sur le dossier politiquement le plus sensible pour elle, celui des réfugiés, qui lui vaut des critiques au sein même de sa coalition et devrait profiter à l’extrême droite aux élections régionales prévues en Mecklembourg-Poméranie occidentale, le 4 septembre, et à Berlin, le 18.

Lire aussi :
 

Angela Merkel contestée sur ses terres

Un an presque jour pour jour après avoir clamé son désormais célèbre « Wir schaffen das » (« on va y arriver »), formule qu’elle continue de faire sienne aujourd’hui, la chancelière conservatrice a assuré que « beaucoup a déjà été fait en un an », en particulier sur les plans financier et législatif, tout en convenant que « beaucoup reste encore à faire ». Une façon de répondre au reproche formulé la veille par son vice-chancelier et ministre de l’économie, le social-démocrate Sigmar Gabriel. « Il ne suffit pas de dire qu’on va y arriver, il faut se donner les moyens d’y parvenir, ce qu’ont toujours empêché la CDU et la CSU », avait déclaré le patron du SPD, samedi, sur la chaîne de télévision ZDF.

Dans le même souci d’apaisement, Mme Merkel est revenue sur une déclaration « nous attendons des personnes d’origine turque qui vivent en Allemagne depuis longtemps qu’elles développent un niveau élevé de loyauté vis-à-vis de notre pays » faite à la presse régionale allemande cinq jours plus tôt. Accusée par la gauche et les écologistes d’alimenter une forme de « suspicion générale » à l’égard des quelque 3 millions de Turcs vivant en Allemagne, Mme Merkel a assuré qu’elle était « aussi leur chancelière », ajoutant qu’elle souhaitait les voir « participer au développement » du pays. Un mois et demi après la tentative de putsch contre le président Erdogan, elle leur a néanmoins enjoint de « ne pas importer en Allemagne le conflit interne à la Turquie ».

Restait la bonne nouvelle. Elle a porté sur la manière dont elle entendait utiliser l’excédent budgétaire de 18,5 milliards d’euros dégagé par l’Etat fédéral, les Länder, les communes et les administrations au premier semestre. Prudente, la chancelière a dit qu’elle ne prendrait sa décision qu’après l’exercice budgétaire en cours, c’est-à-dire pas avant le printemps 2017, mais qu’il serait alors possible d’envisager un allégement de la pression fiscale au cours de la prochaine législature. Une façon d’esquisser de façon attrayante, sans le dire, les contours d’un hypothétique quatrième mandat.

Leave A Reply