Allemagne , un drapeau de l’EI retrouvé dans la chambre de l’auteur de l’attaque à la hache

Allemagne , un drapeau de l'EI retrouvé dans la chambre de l'auteur de l'attaque à la hache

Un drapeau de l’organisation Etat islamique (EI) a été retrouvé, mardi 19 juillet, dans la chambre du jeune Afghan qui a blessé quatre personnes lundi soir dans un train régional dans le sud de l’Allemagne, a annoncé le ministre de l’intérieur bavarois, Joachim Herrmann. Ce demandeur d’asile de 17 ans, arrivé seul en Allemagne, a attaqué des passagers avec une hache et un couteau avant d’être abattu par la police.

« Lors de la fouille de la chambre où il vivait, un drapeau de l’EI fabriqué artisanalement a été retrouvé », a déclaré Joachim Herrmann. Selon un témoin, l’agresseur aurait également crié « Allahou akbar » (« Dieu est grand ») au moment des faits. Peu après l’attaque, le ministère avait jugé « assez probable qu’il s’agisse d’un attentat islamiste ».

« Certains témoins laissent entendre que [l’agression] pourrait avoir un caractère islamiste, mais c’est loin d’être clair à ce stade », a toutefois souligné Joachim Herrmann mardi, jugeant qu’il fallait maintenant voir dans quelle mesure l’agresseur appartenait réellement à la mouvance islamiste ou se serait « radicalisé tout seul très récemment ». L’agresseur « était seul (‘) dans le train. Il a commis les faits tout seul », a-t-il précisé.

« Une scène de boucherie »

L’attaque a eu lieu vers 21 h 15 à bord d’un train régional transportant une trentaine de personnes et assurant une liaison entre les villes de Treuchtlingen et de Würtzburg, en Bavière, dans le sud du pays. « Peu avant d’arriver à Würtzburg, un homme a agressé des passagers avec une hache et un couteau », a déclaré un porte-parole de la police locale. « Il y a quatre blessés graves et un blessé léger », parmi lesquels « au moins deux femmes », qui ont tous été hospitalisés, a-t-il ajouté. Les quatre personnes blessées sont originaires de Hongkong. Quatorze personnes ont également reçu une prise en charge psychologique.

Un riverain, qui a pu pénétrer dans le convoi, a décrit une « scène de boucherie » à l’intérieur du train, faisant état de traces de sang et de pansements laissés sur place par les équipes de secours.

« L’auteur des faits est parvenu à quitter le train, la police est partie à sa poursuite et dans le cadre de cette poursuite elle a tiré sur l’agresseur et l’a tué », a précisé le porte-parole de la police. Selon Joachim Herrmann, c’est une unité spéciale d’intervention de la police allemande (SEK) qui a fait feu lorsque le jeune homme a tenté de s’en prendre à elle avec ses armes blanches. Cette unité se trouvait à Würtzburg par hasard, pour une autre mission, et a pu intervenir rapidement lorsque l’alerte a été donnée.

Le demandeur d’asile afghan vivait dans la localité d’Ochsenfurt, voisine de l’endroit où se sont déroulés les faits. Il était arrivé il y a deux ans en Allemagne en tant que mineur non accompagné et était demandeur d’asile depuis l’an dernier.

Menace djihadiste

En mai, un déséquilibré de 27 ans avait commis une agression similaire au couteau, également dans un train régional du sud du pays, faisant un mort et trois blessés. La police avait là aussi évoqué dans un premier temps la piste islamiste, l’agresseur ayant crié « Allahou akbar ». Elle était ensuite revenue sur ses conclusions lorsqu’il s’est avéré qu’il souffrait de troubles psychiatriques.

Si la piste d’un attentat à motivation djihadiste devait se confirmer, venant de surcroît d’un demandeur d’asile, l’événement serait de nature à rallumer le débat en Allemagne sur la politique d’ouverture de la chancelière Angela Merkel à l’égard des réfugiés. Même si les statistiques du ministère de l’intérieur ne montrent aucune corrélation entre l’afflux de demandeurs d’asile et la hausse de criminalité ou du risque terroriste, la droite populiste allemande, en particulier, surfe sur les craintes de la population à ce sujet.

Plus d’un million de réfugiés sont arrivés en Allemagne l’an dernier, dont de nombreux Syriens fuyant la guerre et les persécutions. Les Afghans constituent également une part importante des nouveaux arrivants.

L’Allemagne a jusqu’ici plutôt été épargnée par les attentats djihadistes, à l’exception d’une attaque au couteau perpétrée en février contre un policier par une adolescente de 15 ans d’origine turque dans la gare de Hanovre, dans le nord du pays. L’enquête a depuis démontré la motivation islamiste de cette jeune fille, qui avait cherché à se rendre en Syrie pour y rejoindre l’organisation Etat islamique.

Leave A Reply