Alain Juppé et Nicolas Sarkozy les ennemis de trente ans

Alain Juppé et Nicolas Sarkozy les  ennemis de trente ans

Avec la primaire de la droite se joue le dernier round d’une compétition de trente ans entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy qui fait écho à celle qui a opposé à la présidentielle de 1995 leurs deux mentors respectifs, Jacques Chirac et Édouard Balladur. Une relation avec une alternance de périodes glaciaires et de réchauffements climatiques que relatent Anita Hausser et Olivier Biscaye dans leur livre Ennemis de trente ans.

Sarkozy licencié au bout de six mois au gouvernement

Ils l’ont achevé trop tôt pour ajouter le dernier épisode de la série, le ralliement du très chiraquien François Baroin à Nicolas Sarkozy que l’on ne peut expliquer que par sa détestation d’Alain Juppé ! Souvenir amer de son éviction du poste de porte-parole du gouvernement en 1995 en même temps que les « jupettes », huit femmes licenciées du gouvernement sans préavis au bout de six mois’

Juppé-Sarkozy, c’est l’histoire de deux ambitions qui se sont d’abord alliées dans le sillage de Jacques Chirac au milieu des années 70. Dix années de différence d’âge les séparent mais à l’époque cela se voit moins ! Il y a «
le petit jeune pas mal, très énergique
» qui bluffe le patron au point qu’il lui promet déjà en 1975 d’en faire un jour un ministre. Et puis, il y a le trentenaire énarque, inspecteur des finances, à qui le grand Jacques demande s’il sait «
tâter le cul des vaches
» et «
parler aux gens
» !

Des rapprochements et des éloignements

Ces deux-là ne sont pas faits pour s’entendre pour la vie mais ils ont à l’époque un intérêt commun : incarner la nouvelle génération de la droite autour de Jacques Chirac et envoyer à la retraite les vieux barons du gaullisme. Sarkozy à Neuilly face à Charles Pasqua, Juppé au RPR contre Bernard Pons’ Au fil des chapitres de ces « ennemis de trente ans » on les voit se rapprocher ou s’éloigner au gré des circonstances. Le livre rappelle notamment le rôle d’Alain Juppé pour faire revenir dans le jeu le « traître de Neuilly » banni par Jacques Chirac pour avoir soutenu Édouard Balladur. «
Juppé respecte ma vitalité (‘) Au fond, il me craint parce que je travaille beaucoup plus que les autres et que j’ai dix ans de moins que lui
»’ Des propos de Sarkozy à l’époque et qui, eux, n’ont pas pris une ride ! L’épilogue est proche. La question étant qui jouera cette fois le rôle de Chirac et celui de Balladur

« Ennemis de trente ans » par Anita Hausser et Olivier Biscaye. Éditions du moment.

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