Agression sexuelle , pour se défendre Denis Baupin publie des SMS envoyés par ses accusatrices

C’est probablement autour des textos échangés entre Denis Baupin et les femmes qui l’accusent de harcèlement sexuel que se joueront les verdicts à attendre de la justice, car ils constituent une des seuls éléments des échanges entre le député et ses accusatrices. L’avocat de l’ex-député EELV, Emmanuel Pierrat, en a publié une partie dans une tribune sur le site du Huffington Post mardi.

L’avocat dévoile principalement les réponses des femmes approchées par Denis Baupin. L’une d’entre elles exprime clairement son refus : «
Tu as affaire à une (‘) amoureuse et comblée par ses amants c’est mal barré.
» La drague s’arrête ici, selon l’avocat, et la conversation se recentre sur la politique. Me Pierrat remet également en question le récit d’une agression sexuelle, en montrant des SMS échangés dès le lendemain, où la victime dit accepter d’aller boire un café «
avec plaisir
».

Interpréter ces SMS avec précaution

L’avocat a également choisi de montrer que certaines femmes étaient réceptives aux avances du député de Paris, en publiant les messages d’une troisième personne. Comme celui-ci (les fautes d’orthographe sont d’origine) : «
Poufffffffff chaleur’ Humide
» ou celui-là : «
Tu veux quoi que je te fzasse monté la tension à ne plus pouvoir te retenir ; Te dire que lionne n’est pas qu’une image, que j’aime le sexe sans limite libre, et un peu extrome (‘)
» Il faut interpréter ces SMS avec précaution, car ils ont été publiés hors contexte et ne correspondent qu’à ceux que Me Pierrat a bien voulu montrer dans sa tribune.

Le Nouvel Observateur a de son côté publié un échange entre le député et Isabelle Attard, authentifié par la députée du Calvados qui aurait débuté en juin 2012. En voici une partie :

‘ Denis Baupin : «
Je me rends compte qu’arrive cette terrible période de la semaine où tu t’éloignes de moi. Alors je t’envoie un nuage de petits bisous t’effleurant la nuque pour mieux te mordiller ensuite.
»

‘ Isabelle Attard, le lendemain : «
Denis, je te l’ai déjà dit : merci mais non merci’ et j’ai horreur de me répéter !
»

‘ Denis Baupin : «
Oh là, je ne pensais pas t’embêter à ce point. C’était un peu un jeu. Désolé si je t’ai embêtée. Bises.
» Puis : «
Tu es si fâchée que ça
»

‘ Isabelle Attard : «
Je voudrais juste qu’on puisse vraiment bien travailler ensemble sans que notre relation soit polluée par ce genre de messages.
»

‘ Denis Baupin : «
Message reçu. Je pensais que ça t’amusait aussi de jouer. Bises.
»

Trois écologistes ont porté plainte

D’après L’Obs, cet échange est interprété différemment par Denis Baupin et Isabelle Attard. Pour lui et sa défense, cela montre que le député interrompt ses avances quand cela le lui est demandé. Pour l’entourage d’Isabelle Attard, les refus sont répétitifs. Le 9 mai sur France Inter, elle avait d’ailleurs précisé que ce «
harcèlement quasi quotidien par SMS
» s’est poursuivi au-delà du 11 juillet 2012, «
jusqu’en novembre 2013
», date de son départ d’EELV.

Isabelle Attard est pour l’instant la seule à avoir donné sa version des faits. Emmanuel Pierrat dit tenir à disposition le contenu du téléphone de son client, sur lequel se trouvent la totalité des SMS échangés. Trois écologistes, la Nordiste Sandrine Rousseau, Elen Debost et Isabelle Attard, qui avaient porté les premières accusations dans Mediapart et sur France Inter, ont annoncé avoir déposé plainte.