À Lille-Wazemmes la guerre des territoires dégénère rue Jules-Guesde

À Lille-Wazemmes la guerre des territoires dégénère rue Jules-Guesde

La rue Jules-Guesde relie la place du marché de Wazemmes à la rue des Postes, à Lille. Depuis des années, cette artère commerçante et ses environs, notamment le square Ghesquière, à la sortie du métro Wazemmes, sont minés par les trafics de drogues et l’insécurité. Du deal à ciel ouvert, surtout de cannabis. La situation s’est aggravée ces derniers jours. Des bandes rivales s’affrontent à coups de barres, battes de base-ball, sabres japonais, couteaux et clubs de golf. «
C’est une guerre des territoires entre deux groupes, avec beaucoup de mineurs étrangers isolés
», observe Didier Perroudon, patron de la police du Nord. Bilan : des dégradations, des blessés (sans trop de gravité), et des arrestations.

« On va finir par avoir un mort »

Mardi, vers 17h, une trentaine d’individus déboulent ainsi rue Jules-Guesde avec des armes blanches. Ils cassent des pare-brise et se battent, sous le regard apeuré des riverains
: «
C’est de pire en pire, ras le bol !
», dénonce un habitant. «
On va finir par avoir un mort
», s’alarme un commerçant. Depuis le milieu de semaine, la présence accrue de policiers et de CRS a permis de ramener un calme temporaire.

Un échec pour les autorités

L’escalade de la violence sonne comme un échec pour les autorités, qui érigent ce secteur en priorité depuis longtemps. Dès 2010, le procureur de l’époque annonce une concentration de moyens de justice et de police, ainsi qu’une politique pénale ferme. Sans réelle amélioration sur le terrain.

En 2014, les commerçants crient leur colère et menacent de ne plus payer d’impôts. Ils réclament de la vidéosurveillance de voie publique. ce que Martine Aubry met en place début 2016, une première à Lille. Mais la tension actuelle montre l’impact limité des caméras. La justice cristallise l’exaspération de commerçants, riverains et policiers : «
Ce sont souvent les mêmes qui sont interpellés, puis relâchés. » La rue dérive aussi économiquement. En mars, l’emblématique chausseur Félix a déménagé car l’insécurité faisait fuir des clients. Et La Lainière, l’autre locomotive commerciale, songe à jeter l’éponge.

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