1er mai , le muguet grand absent des jardins pointera pile à l’heure chez les fleuristes

Un début d’hiver doux avant des mois de mars et avril plus froid ont joué des tours aux producteurs de muguet. «
Ils l’ont vu pointer très tôt, rapporte Lionel Lheureux, grossiste en fleurs à Carvin. Du coup, ils ont ralenti sa pousse.
» Alors ce vendredi après-midi, le grossiste est en plein coup de feu. «
Toutes
nos commandes ont été décalées. Les producteurs attendent le dernier moment pour couper. »

Les brins coupés en début de semaine dans la région Nantaise, seront donc moins fleuris que ceux cueillis ces vendredi et samedi.

« Le muguet et rien d’autre »

L’enjeu pour les producteurs et revendeurs, est d’obtenir un muguet présentable pour le jour-J. «
On ne peut pas se louper, c’est une tradition
», confie Lionel Lheureux. Il compare le 1er mai à d’autres fêtes où les fleurs sont reines comme la Saint-Valentin ou le Fête des mères. «
Dans ces cas-là
, on sait qu’on peut proposer des bouquets avec une grande variété de fleurs. Alors que pour le 1er mai, c’est le muguet et rien d’autre. C’est la tradition !
»

« Les fleuristes devraient bien travailler »

Cette année, Lionel Lheureux a commandé 600 000 brins qu’il revend ensuite aux fleuristes et jardineries. Un chiffre en légère hausse comparé à 2015 : «
L’année dernière le 1er mai tombait pendant les vacances scolaires. Cette année, non seulement ce ne sont pas les vacances, mais en plus il n’y a pas de muguet dans les jardins.
» Conclusion : «
Les fleuristes devraient bien travailler !
»

Du côté des fleuristes, justement, on constate en effet que le muguet 2016 «
est un peu moins fleuri que les autres années
». Pas de quoi alarmer Blandine Stamens, responsable d’une jardinerie à Wattignies. «
J’ai commandé 300 pots il y a environ deux mois. J’en ai déjà vendu la moitié.
» Elle reprend le même argument que son confrère de Carvin : «
De toute façon, comme il n’y en a pas dans les jardins’
»

Pourquoi offre-t-on du muguet le 1er mai

Le 1er mai 1561, le roi Charles IX décide d’offrir un brin de muguet à toutes les dames de la cour. Le geste, renouvelé tous les ans à cette date, est devenu une coutume.

En cherchant bien, on apprend aussi que le 1er mai était célébré par les Celtes comme le jour marquant le début de l’été. Ces derniers accordaient une place importante au muguet qu’ils considéraient comme un porte-bonheur.

Qui peut vendre du muguet

Pour acheter les fameuses clochettes blanches, pas besoin de se ruer chez le fleuriste. Un arrêté se basant sur «
une longue tradition
» autorise la vente du muguet sur la voie publique. Évidemment, cette tolérance s’accompagne de règles bien précises que les communes communiquent à leurs habitants.

Par exemple à Douai, via son site, la mairie rappelle
: «
La vente du muguet est strictement interdite sur la voie publique les veilles et avant veilles du 1er mai. Elle est tolérée uniquement le 1er mai et encadrée par un arrêté municipal.
» Les vendeurs ambulants n’ont pas le droit d’installer une table ou des tréteaux ; ne doivent vendre que du muguet sauvage au brin ; doivent se placer à au moins 300 mètres (distance variable d’une commune à l’autre) d’un fleuriste et ne pas ajouter d’autres fleurs aux bouquets.

La mairie rappelle également ce que risque tout vendeur ne respectant pas l’une de ces règles : «
Une redevance fixée à 5 sera demandée et perçue le jour même par les agents municipaux du service des droits de place.
»