Métropole lilloise , 1er Mai fête des grands travaux dans le métro

Il résiste, s’accroche à la dalle de béton qui le supporte depuis 33 ans, et refuse de quitter sa voie, malgré les efforts d’un puissant camion-grue. Dimanche matin, à 9h30, à l’atelier métro Transpole des Quatre-Cantons à Villeneuve-d’Ascq, une quinzaine de techniciens de Colas-Rail bataillent contre un aiguillage, fraîchement déboulonné mais récalcitrant. La structure d’une tonne et demie finira par lâcher, au marteau-piqueur, au palan, au pied de biche version ferroviaire, et à l’huile de coude.

Ce « berceau d’aiguille », stratégique parce que reliant la ligne 1 aux garages des Quatre-Cantons, a vu passer 70 à 80 rames par jour dans les deux sens depuis l’ouverture du VAL (Véhicule automatique léger) en 1983. Il a fait son temps. «
Et les années passant, les rails collent et ne veulent plus partir
», observent Sébastien Beve et Joël Ledieu, respectivement responsables de la maintenance voies métro, tram et caténaires, et infrastructures et courants forts chez Transpole.

Comme en aéronautique

Inédits dans le métro lillois, ces travaux d’aiguilles ont commencé vers 1 h du matin et doivent s’achever à la même heure ce lundi. Au total, deux berceaux seront remplacés puis aussitôt testés, pour une reprise du service prévue à 5 h 12.

Un tel chantier ne peut être mené que pendant l’arrêt prolongé du 1er Mai. Comme vingt-huit autres travaux de maintenance lourde prévus ce dimanche. Cent vingt techniciens sont ainsi mobilisés sur les voies de métro en surface et en sous-sol (pistes, barres de guidage et d’alimentation, etc.), mais aussi sur le tramway (remplacement de rails, vérification de l’écartement’).

Comme en aéronautique, chaque pièce est contrôlée de son installation à sa fin de vie. «
Tout est réglementé, suivi et surveillé, en lien avec tous les réseaux VAL dans le monde, et les services de l’État. Le moindre incident entraîne un rapport d’enquête. On n’a pas le droit à l’erreur.
»