Marquette Bondues, un chauffeur condamné après des attouchements sur une handicapée

Marquette  Bondues, un chauffeur condamné après des attouchements sur une handicapée

Depuis 2012, Damien Mallet est employé de la société TLV (Transporter la vie) Villeneuve-d’Ascq, à qui Transpole a confié entre autres le transport scolaire de jeunes handicapés. Il est plutôt bien vu par son patron, sa silhouette ronde et ses lunettes rectangle inspirent le sérieux.

Occasionnellement, S. voyage avec Damien Mallet. La jeune femme de 22 ans habite Marquette et va tous les jours au foyer d’activités La Traverse à Bondues. Elle aime s’asseoir à côté du chauffeur. Mais début avril, elle rentre chez elle en pleurs et accuse précisément : Damien Mallet l’a touchée sur tout le corps, cela a duré tout le trajet. «
Son handicap fait qu’elle recherche toujours la sécurité d’un adulte. Si le chauffeur est mal intentionné, S. est une victime toute faite
», indiquera Me Sylviane Mazard, avocate de la jeune femme.

L’homme de 37 ans était jugé mardi en comparution immédiate pour agression sexuelle imposée à une personne vulnérable. Sur le banc de la partie civile, S. le regardera dans les yeux tout au long des débats. Elle maintiendra les attouchements qu’elle a décrits avec détails aux policiers. À la présidente Audrey Bailleul, elle indique : «
Je ne m’exprime pas correctement mais je lui ai bien dit non.
» Dans le box des prévenus, buste en avant, bras écartés et mains posés à plat sur la rambarde de béton, Damien Mallet conteste : «
Moi, avec S. j’ai jamais eu de problème.
»

« Excité » par l’interdit

«
C’est une nouvelle version
», rétorque Audrey Bailleul en rappelant que l’homme a d’abord nié en garde à vue avant de concéder «
un effleurement accidentel pour mettre sa ceinture de sécurité
» à la deuxième audition. Puis de reconnaître l’agression sexuelle à la troisième en arguant : «
C’est de faire quelque chose interdit qui m’a excité.
»

Mais la présidente veut aller plus loin, Damien Mallet a fait l’objet précédemment d’un rappel à la loi pour avoir dans son taxi embrassé sur la bouche une fillette handicapée de 8 ans. S. a un physique et un comportement très enfantins : «
Vous avez toujours cette attirance pour les petites filles
» «
Je n’ai plus de problème depuis que je suis en couple. Mais si vous le jugez utile, je verrai un psy’
» Le médecin qui l’a examiné en garde à vue a retenu son entière responsabilité pénale. Pour la procureure Aline Clérot, les dénégations du prévenu sont particulièrement inquiétantes : «
Il n’y a aucune remise en cause, bien au contraire, alors que dans le dossier il y a de multiples éléments probants. »

En défense, Me Évelyne Defasque plaidera le bénéfice du doute : «
Je ne dis pas que S. est une menteuse, je dis que mon client dit que ce n’est pas lui. » Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Damien Mallet est condamné à dix-huit mois de prison dont dix avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. À sa sortie de prison, il devra suivre des soins. Il a l’interdiction de contact avec S. et, pendant dix ans, celle d’exercer une activité en lien avec les enfants. Il est en outre inscrit sur le fichier des délinquants sexuels.

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