Le rugby féminin s’expose dans les rues de Toulouse

Le rugby féminin s'expose dans les rues de Toulouse

Le Monde
| 29.04.2016 à 17h19
Mis à jour le
30.04.2016 à 13h23
|

Par Adrien Pécout

La question, existentielle, a envahi les rues de Toulouse. « Qui suis-je ‘ », demandent trente-cinq photographies exposées dans le chef-lieu de Haute-Garonne, du jeudi 28 avril au 28 mai. Réponse : des joueuses de rugby qui participent toutes, avec l’un des huit clubs concernés, au championnat de France de première division.

A l’origine de ce projet qu’elle a intitulé « Hors jeu 2016 », la photographe Yona Maassen est partie du constat que le rugby féminin « évolue loin des regards, sur des terrains souvent vides de spectateurs ». Treize portraits aménagés sur des cubes de 2 mètres de haut ont été installés dans les rues de la ville. Avec eux, 80 affiches dans le métro de la ville et 350 à l’intérieur des lignes de bus, pour mener à bien « cette campagne de sensibilisation sur la condition des femmes dans le sport ».

Et donc en particulier sur celle des rugbywomen, dont le championnat d’élite, le Top 8, est encore amateur et sous-médiatisé. Soutenue par la mairie de Toulouse, des partenaires privés, une campagne de financement participatif, et par l’association le Studio français, l’exposition a le mérite de rappeler aux habitants que leur club, le Stade toulousain, s’est doté depuis 2014 d’une section féminine.

« Qui suis-je « , lit-on devant la station de métro de la place du Capitole, à Toulouse. Réponse : Kenza Necer, 19 ans, joueuse du Blagnac Saint-Orens Rugby Féminin

« Hors jeu 2016 »

Accéder au portfolio

« Alpaguées à la sortie »

« Ces photos sont une très bonne idée. Maintenant, tout le monde nous voit, personne ne peut passer à côté », apprécie Roxane Bilon, troisième-ligne du club rouge et noir, dont la photo a trouvé place dans le métro local. Interrogée par Le Monde.fr, la joueuse toulousaine indique vouloir devenir « professeure des écoles » tout en continuant à jouer au rugby.

Sans tenir absolument à être rémunérée, l’étudiante en master des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation aspire à un meilleur financement de son club pour l’organisation des matchs : « A part quand nous sommes allées à Lille, nous ne dormons jamais à l’hôtel la veille de nos déplacements. Et en bus, les voyages durent parfois jusqu’à douze heures de route’ »

Yona Maassen, justement, a fait en sorte de photographier chacune de ses modèles au terme d’un match. « Je les ai alpaguées à la sortie, pour les photographier dans l’émotion de la victoire ou de la défaite. » Sans doute aura-t-elle bientôt d’autres occasions : dimanche 1er mai se disputeront les demi-finales aller du championnat de France, l’une opposant Toulouse et Montpellier, l’autre, Lille-Villeneuve-d’Ascq et Blagnac-Saint-Orens.

Leave A Reply