L’avocat d’Abdeslam C’est nous qui payons!

L'avocat d'Abdeslam  C'est nous qui payons!

À chaque affaire grave, c’est la même chose. Parfois, cette question vient après l’intervention intempestive d’un élu qui promet ou demande une nouvelle loi. Voire la démission du garde des Sceaux. Mais elle arrive très vite, la question des honoraires, dès qu’on sait qu’un avocat a accepté de défendre l’auteur d’un crime médiatique. Alors, bien sûr, elle devait arriver ici, et Me Berton, avocat de Salah Abdeslam depuis quelques jours, le savait bien.

«
Qui va payer
» On entend cela ici et là, souvent le ton d’une indignation qui englobe le client et l’avocat : «
Parce qu’en plus, il faut lui payer un avocat !
» Oui, il le faut. Parce que c’est ainsi que vit notre démocratie. Parce que c’est ainsi qu’elle s’honore. En traitant celui qui l’a si lâchement attaqué avec plus de dignité qu’il en a montré. Avec plus d’humanité. Et d’intelligence, aussi. Si les victimes des attentats de Paris veulent avoir une chance de savoir et de comprendre ce qui s’est vraiment passé ce jour-là et les précédents, il faut qu’Abdeslam puisse s’expliquer.

Un avocat pour aider cet homme à parler

Contrairement à ce qu’on a entendu des aboyeurs perdus de la République, Berton n’épouse pas les thèses de Daech. C’était d’ailleurs sa condition sine qua non pour accepter. Mais il faut un avocat pour aider cet homme à parler, pour lui garantir un traitement équitable d’un bout à l’autre de la procédure jusqu’au bout du procès.

Outre les risques qu’il prend, Me Berton et ses collaborateurs ont du travail devant eux. Et tout cela mérite salaire. La question est donc simple : le client a-t-il les moyens de payer Dans l’affirmative, c’est une affaire privée. Dans le cas contraire, c’est l’aide juridictionnelle qui sera sollicitée. Celle dont on a tant parlé ces derniers mois parce qu’elle est dérisoire. C’est donc l’État qui s’en charge, comme prévu par nos lois. Oui, «
C’est nous qui payons !
»

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