C’est beau une ville la nuit , le compliment s’applique-t-il à Lille

C'est beau une ville la nuit , le compliment s'applique-t-il à Lille

Il ne faut surtout pas appeler Franck Duquesne «
le pape des nuits lilloises
». Sinon, il se fait rappeler à l’ordre aux repas de famille. Son cousin, Nicolas, est prêtre (pour neuf clochers dans la Pévèle). Pour lui, il n’y a évidemment qu’un pape et il n’est pas à Lille mais au Vatican.

Franck Duquesne, le roi des nuits lilloises Ça risque de froisser les royalistes. On gardera donc une appellation qui ménage les susceptibilités de tout le monde : le vieux routard des nuits lilloises. Eh bien, il se retrouve à nouveau sous les projecteurs, avec l’ouverture ce vendredi, à deux pas de la Grand-Place, de son nouveau club, la Gallery. Un petit club au regard de la taille de la Fabrik que Duquesne avait ouvert à Lezennes.

Le Splash

«
J’ai envie d’un club où les gens s’amusent, dit-il. Il y aura des moments où on passera des slows. On dansera le rock.
» L’homme de la nuit a de la bouteille : «
Comme au temps du Splash.
» Franck Duquesne a ouvert sa Gallery justement là où il y avait le Splash. Une branche de la vie nocturne lilloise sur laquelle se sont posées des générations d’oiseaux de nuit. Une boîte aussi associée à un dramatique fait divers, puisque deux margoulins y ont disparu un soir d’automne en 1978. On a retrouvé leurs corps beaucoup plus tard dans du béton au fond de l’Oise.

Juste avant d’ouvrir la Gallery, Franck Duquesne avait fermé l’Entrepôt. Un grand groupe l’a approché. Il cherchait de l’espace en centre-ville pour ouvrir une brasserie. Ça s’appellera le Sherlock (ouverture, après travaux, à la rentrée de septembre).

Sujets qui fâchent

Évidemment, Franck Duquesne n’est pas tout seul à animer les nuits lilloises. Comment se porte ce petit monde de la nuit Pas mal, à en croire les professionnels, plutôt contents de leurs saisons. En dix ans, l’offre a considérablement évolué. Il y a davantage de diversité, mais toujours qu’un seul club electro, le Magazine Club.

Le nyctalope complétera ce panorama avec quelques sujets qui fâchent. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à franchir la frontière pour profiter des nuits belges (au Pulse, sur la route de Pecq, notamment). En 2003, les bars de nuit lillois avaient reçu une dérogation pour ouvrir jusqu’à 3 h, justement pour éviter cette transhumance de clubbeurs entre la capitale des Flandres et la Belgique. Autre regret, ces établissements (dans le secteur de Masséna-Solférino surtout) qui laissent rentrer des mineurs et qui, en plus, leur servent de l’alcool. Enfin, à Lille, vie nocturne est de plus en plus souvent associée à hyperalcoolisation, nuisances sonores et agressions.

Lost Frequencies, à Lille

Pas besoin de savoir lire l’avenir dans des entrailles de poulet pour savoir que si une pointure de l’electro débarque, c’est parce qu’elle a rencard rue de Trévise, au Magazine Club. Depuis que l’Etik a fermé ses portes (boulevard Lebas), il n’y a malheureusement plus qu’un seul club de musique électronique à Lille. Nouvelle confirmation que c’est toujours au « Mag » que ça se passe le vendredi 29 avril, avec la venue de Lost Frequencies (Félix De Laet pour l’état civil bruxellois). Assurément l’événement electro de ce début d’année. Lost Frequencies vient à Lille juste après être passé par Coachella, le grand festival californien (où il partagera les platines avec un autre groupe belge qu’on adore ici à Lille, les 2manyDjs). On est allé prendre la température du Magazine Club, auprès de son directeur artistique. 37,2 le matin à la fermeture de la discothèque : le bébé, qui aura 6 ans à la fin de l’année, se porte très bien.

Une autre date à cocher sur l’agenda des clubbeurs, le Family Name, le 16 avril : une fois par mois, Art Point M est en résidence au Magazine et la prochaine c’est la semaine prochaine.

Trente discothèques à Lille

Franck Duquesne reçoit ce vendredi soir dans son treizième club. «
Ce sera sans doute mon dernier.
» Avant la Gallery (située au 3, rue Saint-Étienne), il a ouvert l’Auberge du bac (à Sailly-sur-la-Lys) en 1982, le Privilège (à Premesques) en 1985, la Grignotte (à Estaimpuis, en Belgique) en 1988, le Why Not (dans le Vieux-Lille) en 1989, le Peanut’s Café (à Armentières) en 1991, l’Opéra Night (rue de Trévise) en 1994, le Duke’s (rue Gosselet) en 1996, le Network (rue du Faisan) en 1998, la Fabrik (à Lezennes) en 2008, l’Atelier (à Villeneuve-d’Ascq) en 2010, l’Entrepôt (rue Solférino) en 2011 et la Folie douce (redevenue depuis Duke’s) en 2014.

Trente

On a compté et recompté sur nos doigts : il y a 30 discothèques à Lille. C’est une petite dizaine de plus qu’au début des années 2000.

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