Au moins 40 civils tués lors des manifestations anti-Kabila en RDC

Au moins 40 civils tués lors des manifestations anti-Kabila en RDC

Des violences ont éclaté dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo alors que le second mandat de Joseph Kabila aurait dû s’achever le 19 décembre.

Le Monde.fr avec AFP

Le 23.12.2016 à 12h53

Mis à jour le 23.12.2016 à 15h13

Au moins 40 personnes ont été tuées et 460 autres arrêtées en République démocratique du Congo (RDC) cette semaine alors qu’elles protestaient contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, a annoncé l’Organisation des Nations unies (ONU) dans un communiqué :

« Au cours de la semaine, le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme en RDC [BCNUDH] a documenté au moins 40 meurtres de civils à Kinshasa, Lubumbashi, Boma et Matadi, principalement des personnes protestant contre le refus du président Joseph Kabila de démissionner à la fin de son mandat officiel le 19 décembre. »

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Par ailleurs, 107 personnes ont été blessées ou ont subi des mauvais traitements, et au moins 460 arrestations ont eu lieu, a ajouté une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, Liz Throssell, au cours d’un point de presse.

Le 20 décembre, notamment, 13 civils ont été tués à Kinshasa par des membres des forces de défense et de sécurité, a-t-elle rapporté. Le même jour à Lubumbashi, au moins 8 hommes et 2 enfants ont été tués et au moins 60 personnes ont été blessées par les forces de sécurité.

Craintes d’une « déstabilisation plus large »

Selon le haut-commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, cité dans un communiqué, « ces chiffres élevés révèlent que les diverses forces (‘) de sécurité ne tiennent pas suffisamment compte de la nécessité d’exercer une certaine retenue lors des manifestations ».

« Non seulement les soldats participent aux opérations pour faire respecter la loi, mais toutes les forces impliquées sont fortement armées et utilisent des munitions réelles. »

Il explique par ailleurs que des violences ont été signalées dans plusieurs régions, ce qui lui fait craindre « que la crise politique entraîne une déstabilisation plus large » du pays.

« La répression violente des voix dissidentes et une réaction irresponsable (‘) face aux manifestations risquent d’attiser la violence chez les manifestants » et peut-être même transformer la nature de cette « crise constitutionnelle » sur l’avenir du président en un « conflit » plus généralisé « à travers le pays », a souligné M. Zeid.

Il a également déploré le fait que personne n’avait été jugé après que 54 personnes eurent été tuées à Kinshasa en septembre dernier, « lorsque les forces de sécurité et de défense avaient fait un usage excessif de la force contre les manifestants ».

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