À 18 ans il prostituait une adolescente de 13 ans Porte de Gand à Lille

À 18 ans il prostituait une adolescente de 13 ans Porte de Gand à Lille

En mars 2013, une patrouille de police repère une gamine Porte de Gand. Les fonctionnaires sont des experts. Membres de la brigade des m’urs de la Sûreté urbaine de Lille, ils viennent chaque semaine recenser les muses de trottoir. Celle-ci les glace. Elle a 13ans. Vite appréhendé, l’homme soupçonné d’être son « protecteur » est tout juste majeur : 18 ans.

Jusqu’à ce vendredi, Nicolas B., 21 ans aujourd’hui, comparaît pour proxénétisme. Assis entre deux gardiens, ce garçon est mutique comme le marbre. Et si, pour tenter de le comprendre, il fallait écouter sa mère Raide dans un voile et une robe camouflant ses (maigres) formes, ce témoin tremble de rage contenue.

Sa mère à la barre

Mère de quatre enfants, la jeune femme a eu Nicolas B. à 15 ans. Son fils ne connaît pas son père naturel «
Il ne l’a jamais demandé
», crache presque la Lilloise. «
Allons, madame’
», la rudoie presque Anne Nappez, l’avocate de l’accusé. Les questions de la présidente Vinciane De Jongh se font plus pressantes. La maman explose : «
Non, mon fils n’est pas issu d’un viol !
» Ambiance’

Avocat représentant le Conseil départemental, chargé de la protection de l’enfance, Frédéric Dartigeas prend à peine des gants face à l’une des s’urs de Nicolas B. «
Votre frère vous a-t-il demandé de vous prostituer
», interroge l’avocat. Réponse au ton irréel. Très doucement, une benjamine visiblement très attachée aux siens tout en ayant été témoin du pire, rétorque : «
Non. Il nous a toujours protégés’
»

Les fonds de l’enfer

Une petite salle d’audience où se côtoient un accusé, une victime (présente uniquement en photo), des témoins familiaux, tous au visage poupin. Et une histoire judiciaire plus proche des fonds de l’enfer que d’un conte de fée. Des policiers aguerris horrifiés par l’âge de la « professionnelle ». Une mini-prostituée formatée au point de poursuivre ses activités après l’interpellation de son « mac » supposé. Quitte à fuguer pour cela. Comme d’autres gamines de son âge ayant gravité autour de Nicolas B. Comment résumer un tel personnage

«
Ma vie passée, c’est un point d’interrogation avec une croix à côté
», soufflera un suspect n’ayant pas connu son père naturel, ayant nourri des relations violentes avec son père officiel et ayant passé des années en foyer. Expert-psychiatre, Ameziane Aït Menguellet soulignera, chez l’accusé, des «
ratages de formatage
». Un jeune homme pour qui le cannabis représente un bon outil «
d’anesthésie affective
», selon les termes du médecin. Fin de l’audience ce vendredi.

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