Wattrelos abandonne les pesticides pour traiter ses espaces verts

Wattrelos abandonne les pesticides pour traiter ses espaces verts

Dès 2017, les collectivités seront contraintes d’abandonner les produits phytosanitaires (pesticides) pour traiter leurs espaces verts. Une obligation qui s’appliquera aussi aux particuliers à partir de 2020. À Wattrelos, on n’a pas attendu la contrainte pour trouver des solutions. Ainsi, depuis cinq ans, la ville a investi dans un matériel innovant pour désherber les surfaces par brossage. De même, les agents n’utilisent plus aucun produit chimique pour traiter les massifs et gazons.

Pour ces derniers, le service a opté pour un sol en paillage, ce qui évite les arrosages et facilite l’entretien. Idem pour les trottoirs et caniveaux, qui ne sont plus traités chimiquement depuis deux ans : «
Avec les pluies, les produits se retrouvaient jusqu’à la station d’épuration
», précise Noël Manier, responsable des espaces verts. Les gazons sont pour leur part plus chargés en pissenlits, pâquerettes et trèfles, mais ce n’est pas désagréable à l »il.

Le retour des méthodes de grands-mères

L’an dernier, le service a fait des tests concluants en traitant les surfaces pavées ou en schistes avec du vinaigre d’alcool. «
Cette méthode va se généraliser cette année
», indique Thierry Casier, qui gère les serres. Une solution toute simple pour ces zones difficiles à traiter manuellement. Si vous rencontrez des agents masqués, ne vous méprenez pas, c’est bien du vinaigre qu’ils pulvérisent. Dans les serres, on a opté pour des panneaux encollés (tue-mouche) pour lutter contre les nuisibles.

Autre essai réussi, l’utilisation d’un mélange de gazons qui offre une vitesse de pousse plus lente
: «
Normalement, on tond les surfaces 12 à 15 fois par an. Là, on tombe à 3 ou 4
», précise Thierry Casier. Cette technique sera utilisée sur les surfaces en schiste qui seront du coup plus vertes. «
On cherche des alternatives qui évoluent tous les ans. L’idée, c’est d’adapter nos choix en fonction de nos capacités d’entretien
», ajoute le chef des espaces verts, qui précise que le nombre d’agents a été divisé par deux en dix ans.

Une équipe en constante évolution

Il y a 10 ans, 80 agents composaient le service des espaces verts de la mairie. La baisse des effectifs imposée par des finances en berne n’a pas épargné ce service. Désormais, ils sont 40 en équivalent temps plein pour gérer tous les espaces verts et fleuris d’une ville très étendue. Seuls deux secteurs sont sous-traités : Beaulieu, en collaboration avec le bailleur Vilogia et avec une parcelle dédiée à l’insertion, et la bande centrale du boulevard de l’Égalité-Fraternité.

Douze agents font vivre les serres, qui fournissent les fleurs des massifs et suspensions : «
Parmi eux, quatre sont chargés du désherbage. Leur métier est en pleine évolution. Ils sont formés pour s’adapter au mieux aux nouvelles techniques. Nous faisons aussi preuve de curiosité et d’imagination pour trouver les solutions adaptées à notre territoire et à nos moyens
», indique Thierry Casier. C’est pourquoi on a pu observer un changement dans les plantations à travers la ville : moins de suspensions, gourmandes en eau et donc en temps, et plus de massifs fleuris avec des paillages au sol, comme devant la bibliothèque municipale ou à côté de l’église au Sapin Vert.

Objectif trois fleurs

De nouvelles machines viendront aussi aider les agents, comme des réciprocateurs pour traiter les caniveaux au plus près des trottoirs, sans projection de gravillons et sans abîmer le matériel. Tous ces efforts seront peut-être récompensés cette année par le jury du concours des villes fleuries. Wattrelos a perdu sa troisième fleur il y a quatre ans et espère bien la retrouver cette année. «
Nous invitons les habitants à nous donner un coup de pouce en prenant soin de leur devanture
», appelle Daniel Lefèvre, élu aux espaces verts.

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