Voile , répétition générale avant le Vendée Globe

Voile , répétition générale avant le Vendée Globe

La première édition de la transat en solitaire New-York/Vendée partira, dimanche 29 mai, pour rejoindre Les Sables d’Olonne, port de départ du 8e Vendée Globe (VG) prévu le 6 novembre prochain. Ils seront 14 bateaux sur la ligne de départ ($). Parmi eux pas moins de sept prétendants à la victoire sur le tour du monde sans escale et sans assistance. Un état des lieux s’impose.

« Cette course nous permettra de fiabiliser nos bateaux dans des conditions plus proches du Vendée Globe, c’est-à-dire plus au portant que sur the Transat et avec des secteurs de transition moins fréquents, » explique Vincent Riou, joint par SLPLM jeudi soir. « On a vu que le niveau est très élevé et que les écarts se sont vraiment réduits. Ce sera une transat passionnante, » espère le skipper de PRB avec un regret tout de même : « qu’il n’y est que la moitié de la flotte des Imoca engagés sur le VG (14 sur 27) parce que sportivement et médiatiquement, cette transat est un rendez-vous important pour les skippers mais aussi les partenaires. » 

En bon vainqueur de The Transat, Armel Le Cléac’h a le verbe apaisé mais le « Chacal » sait qu’il sera talonné de près. Deux jours avant le départ, il explique son envie de repartir dans le bouillon face « aux meilleurs bateaux de la classe. » « Le vainqueur du Vendée Globe est à New-York, » prédit-il. « On part dans une transat avec des vents soutenus, du rythme et de la bagarre. Ça nous permettra de répondre à toutes les questions qu’on se pose. » 

« Il y a forcément une part d’inconnu car on n’a jamais vraiment été confronté à ces conditions de portant avec les autres bateaux, ajoute Jean-Pierre Dick, 3e de The Transat. « Entre l’homme qui est en forme physiquement et le bateau qui est prêt maintenant la force mentale va faire la différence. Il va falloir se défoncer pour mener à la fois la machine et le bonhomme au top sur cette épreuve. Je suis dans un état d’esprit de conquérant ! »

Entrainement en solo au large de Lorient pour Armel Le Cléac’h, vainqueur de The Transat.

Foil, Archimède et huile de coude

Depuis le début de l’ère à foil chez les Imoca60, la bataille fait rage entre les partisans des bateaux volants et les défenseurs des archimédiens. Qui est le plus fiable Qui est le plus rapide Qui gagne Force est de constater qu’aucun des deux types n’a encore prouvé le contraire à l’autre. Petit retour en arrière.

La dernière transat Jacques-Vabre 2015 a été remportée par PRB, en double, avec à son bord Vincent Riou et Sébastien Col devant Armel Le Cléac’h et Erwan Tabarly (Banque Populaire). Archimède 1 Icare 0.

La transat retour en solitaire, Saint-Barth/Port-la-Forêt, a vu s’imposer Sébastien Josse (Gitana-Edmond de Rothschild). Certes, c’était la première victoire en solitaire d’un bateau à moustache mais Paul Meilhat (SMA) ayant eu un grave accident à mi-parcours et le manque de concurrence sur cette transat retour permet-elle de valider celle-ci Pas vraiment.

Mai 2016. The Transat, victoire d’Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) devant PRB cette fois-ci. Archimède 1 Icare 1. Sans appel Difficile là aussi de tirer un trait clair et définitif. Riou a perdu ses voiles au bout de deux jours de course au large du Cap Finisterre et n’a pu vraiment lâcher les chevaux comme il aurait voulu. Qu’importe dans le sport seul le résultat compte. Dans un entretien accordé au journal Ouest-France avant le départ de The Transat bakerly, Sébastien Josse déclarait  :

« Si on arrive à faire les deux prochaines transat (The Transat et New York-Les Sables), en faisant des places honorables, sans anicroche, alors-là on pourra dire que l’on a creusé un fossé avec les anciennes générations. Aujourd’hui, on ne peut pas dire ça. Maintenant si un bateau à foils, gagne The Transat, je dirai que la messe est dite. »

Jean-Pierre Dick débarque à New York City. (Photo by Lloyd Images)

Match nul. Balle au centre Vincent Riou ne le voit pas forcément ainsi et a livré son explication à Course au Large après son arrivée de The Transat.

« Je ne crois pas que la question est : foiler ou non foiler. C’est surtout le mec qui arrivera à enchainer au mieux toutes les transitions, celui qui ne fera pas d’erreur qui réussira à gagner. On n’a pas vu de gros écarts de vitesse entre les bateaux sur cette course. La leçon à en tirer, c’est que nous faisons du solitaire. Et que dans ce cadre, ce sont surtout les hommes qui font la différence.

On a autant de leviers aujourd’hui dans la manière d’utiliser les bateaux que dans la performance brute à part dans quelques parties du jeu spécifiques par exemple quand il y a des longs bords. Le débat va surtout être dans la manière de faire et pas sur les bateaux. De toute façon, c’est sûr, le bateau il faut qu’il soit rapide et fiable. » 

Aussi, et c’est un constat, jamais une course n’avait compté autant de foilers sur sa ligne de départ. Banque Populaire est le seul foiler à avoir bouclé deux transats en course, en 2e position sur la transat Jacques-Vabre et sa toute récente victoire.StMichel-Virbac de Jean-Pierre Dick est le troisième foiler de la flotte à avoir terminé une transat en course. Hugo Boss, Safran et Maître CoQ viennent tout juste de boucler leur première traversée, mais en convoyage.

Vincent Riou, 2e de The Transat, arrive à New-York le 17 mai.

Trois courses en une 

D’après les derniers routages, les premiers bateaux devraient arriver d’ici dix jours. Parmi les favoris en foiler, on retrouve  Le Cléac’h, Josse et Dick suivis de Jérémie Beyou, qui vient à peine d’installer des moustaches sur Maître CoQ, Alex Thomson (Hugo Boss) et Morgan Lagravière (Safran). Chez les archimédiens, on mettra logiquement Riou et Yann Eliès en tête des pronostics suivis de Paul Meilhat sur SMA (ex-Macif, vainqueur du dernier VG).

Quelques milles derrière la tête de flotte, deux autres courses se disputeront. La première réunira trois bateaux qui joueront leur va-tout pour figurer en bonne place : le Tintin-skipper Fabrice Amedeo (Newrest Matmut), valeureux deuxième de la Transat Saint-Barth/Port-la-Forêt ; Gold Member Pieter Heerema (No Way Back), seul skipper amateur de la course qui, à 64 ans, s’est fait un petit cadeau en s’offrant Vento di Sadergna, l’ex-foiler d’Andrea Mura, enfin le tourmondiste-animateur de colo Tanguy de Lamotte (Initiatives C’ur)

Encore quelques mille nautiques derrière, deux skippers chevronnés sur des bateaux d’ancienne génération auront comme objectif de terminer cette transat, avec panache si possible : le double tourmondiste écolo Conrad Colman (100% Natural Energy) et le triple tourmondiste Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh), qui doit absolument terminer cette transat, dernière course qualificative pour le Vendée Globe.

La polémique des media-men

Pour sa première édition, NY-Vendée a également eu droit à sa première polémique. La newsletter Tip&Shaft révélait, vendredi, qu’une bisbille autour des media-men prévu sur certains bateaux avait semé la zizanie dans l’organisation et entre les équipes.

Aussi saugrenu que cela puisse paraître pour une course en solitaire, certains skippers avaient prévu d’embarquer une deuxième personne pour filmer, prendre des photos et les envoyer à terre afin d’alimenter les médias. Mais parmi ces reporters des mers, certains avaient trop d’expérience comme navigants et mettaient en danger l’équité de la course.

Finalement, après un raout bien décrit par les auteurs, l’organisation de la course a autorisé, à sa discrétion, certains media-men dont un journaliste de TF1 et un autre de i-Télé à embarquer avec de Lamotte et Amedeo, deux skippers qui ne prétendent pas à la victoire. Un joyeux barnum qui a fini par mettre tout le monde d’accord : « tout le monde est perdant », résumait un skipper dans la newsletter.

Jérémie Beyou en mode garagiste new-yorkais. (source : page FB de Christophe Favreau)

Pour suivre la course :

Le site de NY/Vendée : http://www.ny-vendee.com/fr/la-course-en-direct-tracker/

($) La liste des inscrits :’ Armel Le Cléac’h (FRA Banque Populaire)’ Vincent Riou (FRA  PRB)’ Jean-Pierre Dick (FRA  St Michel-Virbac)’ Paul Meilhat (FRA  SMA)’ Sébastien Josse (FRA Gitana-Edmond de Rothschild)’ Morgan Lagravière (FRA  Safran)’ Yann Eliès (FRA  Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir)’ Alex Thomson (GB Hugo Boss)’ Fabrice Amedeo (FRA  Newrest-Matmut)’ Tanguy de Lamotte (FRA  Initiatives C’ur)’ Jérémie Beyou (FRA  Maître Coq)’ Pieter Heerema (HOL No Way Back)’ Conrad Colman (E-U/NZ 100% Natural Energy)’ Kojiro Shiraishi (JAP Spirit of Yukoh)

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