Valls en Israël pour promouvoir l’initiative de paix française

Manuel Valls n’est pas tout seul à l’occasion de sa première visite officielle de quatre jours en Israël et en Palestine. L’accompagnent en effet la ministre de la Culture Audrey Azoulay, deux secrétaires d’État, ainsi que des intellectuels et des personnalités représentatives. Mais c’est bien sur le Premier ministre que se focalise l’attention des médias israéliens et palestiniens puisque celui-ci est venu défendre le projet français d’organiser à l’automne, à Paris, une conférence censée remettre le processus de paix israélo-palestinien sur ses rails. Celle-ci sera précédée le 3 juin d’une rencontre préparatoire entre les représentants d’une vingtaine de pays, dont ceux du Quartet (Union européenne, Nations unies, États-Unis, Russie) et de la Ligue arabe.

La mission de Valls ressemble à une gageure puisque Benjamin Netanyahu s’oppose à toute initiative de ce type. Il affirme en effet préférer les négociations bilatérales directes entre les deux parties concernées et l’a clairement exprimé à Jean-Marc Ayrault, qui effectuait une visite éclair dans la région la semaine dernière. De plus, à l’occasion de sa rencontre avec Ayrault, le chef du gouvernement israélien a exprimé des doutes quant à «
l’impartialité française
». Cela parce que Paris a voté en avril une résolution à l’UNESCO niant le liant historique existant entre le peuple juif et les lieux saints de Jérusalem.

Les commentateurs israéliens n’y croient plus

Certes, depuis lors, François Hollande et Manuel Valls ont exprimé leurs «
regrets
» et promis de rectifier le tir. Mais le mal est fait. À l’instar des éditorialistes du quotidien Maariv, la plupart des commentateurs israéliens ne croient donc pas aux chances de succès de l’initiative française, même si l’Autorité palestinienne la soutient dur comme fer. En attente de sa rencontre avec Netanyahu aujourd’hui à Jérusalem, Valls multiplie en tout cas les interviews dans les médias locaux pour rassurer une opinion israélienne plus que méfiante. Il se présente comme un «
ami
», affirme que Paris «
se soucie de la sécurité d’Israël
» et appelle les pays arabes à reconnaître l’État hébreu «
afin de faire avancer le processus de paix et encourage les Israéliens
».

Pas sûr que cela convainque Netanyahu de participer à la conférence de Paris si celle-ci doit vraiment avoir lieu.

Un tweet de Manuel Valls en Israel

Se recueillir au mémorial d’Yitzhak Rabin, c’est redire avec force l’attachement de la France à la paix. pic.twitter.com/c725EzPAmp

‘ Manuel Valls (@manuelvalls) May 22, 2016