Valls demande  d’arrêter le plus vite possible  la grève à la SNCF

Valls demande  d'arrêter le plus vite possible  la grève à la SNCF

Le premier ministre, Manuel Valls, a appelé, samedi 6 juin, à l’arrêt « le plus vite possible » du mouvement de grève à la SNCF, qui dure depuis mercredi, et qu’il a qualifié de « totalement incompréhensible ». « La grève de la SNCF n’a rien à voir avec les textes de loi sur le travail, a déclaré le premier ministre. Je demande à chacun de prendre ses responsabilités, de suspendre et d’arrêter ce mouvement le plus vite possible. »

M. Valls avait estimé plus tôt qu’« à la SNCF et dans le transport ferroviaire, les partenaires sociaux ont sur la table un projet qui garantit un haut niveau de protection des salariés ». Vendredi, c’est le président de la SNCF, Guillaume Pepy, qui avait aussi demandé à suspendre la grève au nom de la « solidarité » avec les Français, qui subissent déjà les « conséquences catastrophiques » des inondations sur le réseau ferroviaire.

Un appel qui est resté lettre morte, puisque la CGT-Cheminots et SUD-Rail premier et troisième syndicats de l’entreprise ont voté la poursuite de la grève, SUD appelant même à un « durcissement de la mobilisation ». « Aujourd’hui encore, de nombreux adhérents de la CGT sont sur le terrain et le fait d’être en grève n’entrave en rien leur engagement citoyen », a aussi répliqué la CGT, demandant « en quoi une grève des cheminots ou d’autres secteurs d’activité peut-elle interférer sur la montée des eaux dans les départements et localités sinistrés ‘ »

Négociations tendues entre syndicats et gouvernement

Avec cette grève, les deux syndicats entendent maintenir la pression avant l’ultime réunion de négociation, lundi, avec la direction de la SNCF sur la nouvelle organisation du temps de travail. La CGT et SUD demandent aussi la réouverture des discussions au niveau de la branche ferroviaire pour obtenir une convention collective commune à toutes les entreprises du rail (fret/voyageurs, privé/public), plus ambitieuse que le texte actuellement soumis à signature. A ces revendications internes s’ajoute aussi, pour les deux syndicats, l’opposition à la loi travail.

Les deux syndicats ont eu vendredi des échanges avec le secrétariat d’Etat aux transports, Alain Vidalies. « On a senti un secrétaire d’Etat très tendu » qui a « refusé d’user de son poids pour rouvrir les négociations » au niveau de la branche, « en stipulant que pour lui, elles étaient closes », a rapporté Thierry Nier, porte-parole de la CGT-Cheminots. « La position du gouvernement, c’est qu’ils ne veulent plus rien toucher sur la convention collective », a abondé Eric Santinelli, pour SUD-Rail.

Pour les deux syndicats, le projet de convention collective commune à toutes les entreprises du rail (fret/voyageurs, privé/public) « n’est pas au niveau », pas plus que l’accord d’entreprise discuté parallèlement à la SNCF. Au-delà des conditions de travail des cheminots, M. Nier a fait valoir un « niveau de sécurité » affaibli, et un risque de « dumping social ». Quant au projet d’accord d’entreprise, il ne préserve pas les dispositions en vigueur à la SNCF, selon M. Nier. La CGT voit aussi dans son article 49 « ni plus ni moins qu’une transposition de l’article 2 de la loi El Khomri », avec la possibilité de négocier des accords dérogatoires sur le territoire en fonction de considérations économiques.

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Comment le gouvernement a obligé la SNCF à faire des concessions aux cheminots

Trafic fortement perturbé

Indépendamment des conséquences des inondations, le trafic sera significativement perturbé samedi et dimanche sur le réseau SNCF, avec en moyenne un tiers des Transiliens et des Intercités assurés, et la moitié des TGV et des TER, selon les prévisions de l’entreprise ferroviaire. Les liaisons internationales restent dans l’ensemble épargnées, à l’exception des SVI (Italie) et Ellipsos (Espagne), pour lesquels seuls 30 % à 40 % des trains sont prévus.

Vendredi, 40 % des Transiliens et des RER circulaient en Ile-de-France, un tiers des Intercités, un TER sur deux et six TGV sur dix. Dans les transports parisiens, la CGT-RATP a appelé à une grève illimitée pour des questions salariales et contre la loi travail. Mais le trafic était normal jeudi dans le métro, les bus, les tramways et sur le RER A.

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