Une motion de défiance contre le directeur de la rédaction de  L’Obs  adoptée à 80 %

Une motion de défiance contre le directeur de la rédaction de  L'Obs  adoptée à 80 %

La rédaction du magazine L’Obs s’est prononcée jeudi 12 mai sur une motion de défiance à l’endroit de son directeur de la rédaction, Matthieu Croissandeau, après la décision du directeur d’écarter ses deux adjoints, Pascal Riché et Aude Lancelin. A la question « Avez-vous encore confiance dans la stratégie de Matthieu Croissandeau ‘ », 80 % des salariés ont répondu non. La motion de défiance l’a donc emporté à une grande majorité. Le taux de participation s’est élevé à 81,02 %.

« A la suite du limogeage brutal du numéro deux de la direction de la rédaction, et face à la stratégie illisible du directeur de L’Obs, l’ensemble du journal se prononcera demain [jeudi] lors d’un vote à bulletins secrets sur une motion de défiance à l’égard de Matthieu Croissandeau », avait annoncé la Société des rédacteurs la veille, sans autres précisions. C’est la première fois qu’un directeur de L’Obs est confronté à une telle motion.

Soutenu par ses actionnaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, qui possèdent aussi Le Monde, Matthieu Croissandeau a présenté récemment un plan de relance éditoriale, et a décidé de remplacer ses adjoints. Il a expliqué :

« Nous avons lancé un plan de relance il y a dix-huit mois, avec une nouvelle formule qui aujourd’hui a besoin d’être adaptée pour franchir un nouveau cap, et pour cela, j’ai souhaité remanier la direction pour enclencher une nouvelle dynamique. »

L’objectif de Matthieu Croissandeau est de réaliser un magazine « plus clair et plus engagé, et plus proche de ses lecteurs ». Il souhaite aussi une relance sur Internet, où L’Obs est encore insuffisamment développé.

Baisse des ventes malgré la nouvelle formule

Malgré une nouvelle formule à la rentrée 2 014, l’hebdomadaire a encore subi une baisse de ses ventes en 2015, à 401 000 exemplaires, contre 461 000 en 2014, soit un recul de 13 %. Les ventes étaient d’environ 500 000 en 2012.

Le magazine a en revanche nettement redressé ses comptes, avec des pertes ramenées à 2 millions d’euros en 2015 contre 8 millions en 2013, grâce notamment à une quarantaine de départs dans le cadre de la clause de cession, qui a ramené les effectifs à cent quarante journalistes. Le groupe vise un retour à l’équilibre cette année, a dit Matthieu Croissandeau.

Après l’adoption de la motion de défiance, la Société des rédacteurs a appelé à une réunion vendredi à 10 h 30 « pour faire le point ».

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