Un nouveau plébiscite dès le premier tour pour Joël Wilmotte

Un nouveau plébiscite dès le premier tour pour Joël Wilmotte

Joël Wilmotte lève le bras et brandit le « V » de la victoire. Il n’est pas encore 20 heures, ce dimanche soir, lorsque les résultats des élections municipales sont dévoilés, devant une centaine de personnes rassemblées au centre culturel Maurice-Schumann. L’ancien maire, qui ne doutait visiblement pas de l’issue du scrutin, a préparé un discours. « 
On referme l’épisode imprévu et douloureux
 », lance-t-il à l’assemblée, remerciant au passage son fils Stéphane et son binôme Daniel Devins, évoquant « 
une année pénible
 » durant laquelle il a uvré comme « 
conseiller bénévole
 » pour cette commune tant chérie. Les urnes ont parlé. L’histoire débutée il y a vingt-sept ans va se poursuivre. « 
Nous continuerons à nous battre pour l’attractivité d’Hautmont, je sais pouvoir compter sur vous !
 »

Pour la troisième fois en deux ans et demi, les habitants lui ont de nouveau accordé leur confiance. Joël Wilmotte comptabilise 79,94 % des votes, Antony Larroque (tête de la liste « Décidons ensemble ») plafonne à 20,06 %. Un plébiscite, oui. Mais une abstention forte et une participation qui chute à 30,55 %. C’est six points de moins qu’en février 2015. À l’époque, la liste « Encore plus fiers d’être Hautmontois » raflait 76 % des voix. Ce dimanche soir, l’élu a fait mieux encore.

Un premier coup immédiatement porté au camp adverse

Une victoire galvanisante, « 
un soutien sans faille
 » des Hautmontois. Un premier discours passionné. Et le premier coup porté au camp adverse, l’ancien maire fustigeant une liste jugée « 
Tout sauf Wilmotte
 », composée selon lui « 
de communistes, de gens du FN
 ». Huées dans la salle, échanges virulents, tension palpable. « 
Il a été correct durant toute la campagne et là, son discours a mis le feu, déplore Antony Larroque. Il n’y a pas du tout de sympathisants FN sur notre liste, c’est faux !
 »

« Décidons ensemble » enregistre ses meilleurs scores dans les bureaux nº1 (centre culturel) et nº2 (maison de quartier du Bois du Quesnoy). « 
On fait mieux que les deux listes de gauche aux dernières élections
 », analyse Théo Rosier, colistier et futur conseiller municipal. En février 2015, Ghislaine Bruyère-Bourgeois et Jean Lesage totalisaient à eux deux 16,63 % des suffrages exprimés.

S’il veut encore croire à un dialogue possible et « 
constructif
 » avec la majorité malgré les divergences d’opinion, Antony Larroque sait que la tâche s’annonce compliquée. « 
Il va essayer de nous rabaisser.
 » Le conseil d’installation aura lieu vendredi, à 17 heures. Joël Wilmotte qui n’a pas souhaité répondre à nos questions devrait retrouver son fauteuil de maire. À moins qu’un nouveau rebondissement ne vienne alimenter le feuilleton politique hautmontois.

«Son discours, c’est dégueulasse»

Il avait placé la barre à 20 %. Alors ce dimanche soir, une fois les résultats connus, Antony Larroque affiche un sourire satisfait, mais ne décolère pas. Pour sa première campagne dans le rôle du chef de file, le jeune homme comptabilise 20,06 % des suffrages exprimés. Mais les paroles fielleuses de Joël Wilmotte et l’attaque envers sa liste ne passent pas. « 
Son discours, c’est dégueulasse.
 » À ses côtés, Théo Rosier, jeune conseiller d’opposition il a 27 ans , acquiesce.

« 
On a toujours vécu sous Wilmotte et durant toutes ces années, il n’a rien fait pour nous.
 » Lui espère remettre la jeunesse sur le devant de la scène hautmontoise, dans une opposition qu’il souhaite « 
constructive
 ».

Antony Larroque, 26 ans, voit dans la date choisie pour installer le conseil une première embûche semée par le patron Wilmotte. « 
Un vendredi à 17 heures, alors qu’il sait que je travaille jusqu’à 18 heures, franchement’
 » En mars 2014 et en février 2015, lors des précédentes élections municipales, les élus s’étaient réunis le samedi matin, pour désigner leur nouveau maire.

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