Un nain de jardin se promène et s’invite un peu partout dans Arras !
Voilà trois semaines que ce petit nain, tout droit sorti d’un film de Jean-Pierre Jeunet (Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain) provoque sourires amusés en ville et partages sur le web. Cet autre univers un peu artificiel reste aussi un vecteur de lien social et Baguenaud est rapidement devenu la coqueluche des branchés du web, de commerçants qui le réclament à leur comptoir et de quelques artistes. Pas de saut en parachute du beffroi dans ses prévisions, mais il sera prochainement invité à partager l’habitacle de l’ULM d’un photographe bien connu. Il a également rencontré Alexandre Malfait, adjoint à la culture, car il a quelques velléités dans ce domaine. Il a posé avec lui sur les marches de la mairie. Bref ce drôle de personnage a presque réussi à faire oublier, en s’imposant au « tout Arras », qu’il n’était qu’un modeste sans papier.
En dessous dorés et avec une barbe à perles
L’histoire a débuté à l’issue de la dernière exposition du collectif Artzimut à l’hôtel de Guînes. Il lui est venu l’idée de quitter son piédestal pour partir en balade. Ce nain porte quoi Des dessous féminins dorés, une barbe en perles, un pantalon en mosaïque. Ce nain dit « orgueilleux » n’a pourtant jamais choqué en brandissant le string de sa dernière conquête (on ignore encore à qui il appartient !). Il paraîtrait qu’il se fout un peu de ce qu’on pense de lui. Issu d’une fratrie de sept nains, tous marqués du sceau d’un des sept péchés capitaux, il a été recueilli par la plasticienne Sandrine Laurent-Garcia et daigne gagner de quoi survivre en posant pour le photographe David Penez. Plus de cinq cents photographies ont déjà été prises.
«
Nous alimentons régulièrement la page Facebook de cet énergumène !, confie David Penez. J’en publie aussi quelques-unes sur Instagram et sur d’autres sites plus professionnels. C’est un drôle de zigoto ! » Pas très causant le nain, «
mais les gens jouent le jeu et sollicitent ses visites, s’interrogent sur la propriétaire des dessous féminins qu’il brandit fièrement à bout de bras
», évoque Sandrine Laurent-Garcia qui ne s’étonne qu’à moitié de son succès auprès des Arrageois. «
Il envisage de passer aussi dans les quartiers, mais comme il est court sur pattes, ce n’est pas facile pour lui. D’autant que la ville est peu adaptée. Il y a les pavés, la hauteur des trottoirs. Il s’est même cassé une jambe en voulant monter dans un taxi à la gare routière il y a une semaine. » Comme il est de bonne constitution, il s’en est remis très vite.
Mine de rien, c’est un vrai travail social que fait Baguenaud. En communiquant sa bonne humeur, il s’est fait aussi l’
ambassadeur de la ville en posant dans de nombreux lieux. On le suit aussi de la région, de Paris, de l’Oise’
Baguenaud, dans les coulisses
Sandrine Laurent-Garcia
La plasticienne et décoratrice arrageoise (spécialisée notamment dans la mosaïque) est à l’origine de la transformation plastique de ce nain pas comme les autres : barbe en perles, pantalon mosaïque, et des bras reconstitués, tournés vers le ciel (idéal pour supporter le team Français à la prochaine coupe d’Europe !). «
Je n’ai pas voulu faire quelque chose de prétentieux. Mon nain, c’est un semeur de sourire !
». La plasticienne envisage pourtant de créer toute une série de nains en 3D, qu’elle transformera.
David Penez
Toiletteur pour chien et’ photographe (ou le contraire), il s’est fait connaître auprès du collectif Artzimut et avec la publication en janvier dernier, de son recueil consacré aux monuments d’Arras (Arras sous un autre angle disponible au Leclerc Dainville et au Furet). Il exposera ses nouvelles photographies sur le thème « City », au café le Black Pepper, place du Théâtre, à partir du 4 mai.
Baguenaud
Fier de ses deux parents adoptifs il n’en est pas moins à la recherche de ses six frangins. Il est en passe de devenir une personnalité locale. Il est devenu pote avec Vincent Puchois (boulanger), Mireille Desideri (plasticienne), a fait des confidences à l’adjoint a maire Alexandre Malfait, s’est fait soigner chez le dermatologue Hugues Cartier, a fait quelques entrechats avec les danseuses d’Élodie Obert’ Mais sa compagnie pourrait bien vite devenir encombrante. Ses défauts (orgueil, et grivoiserie) pourraient l’amener, s’il n’y prend garde à ce qu’on lui passe un jour les menottes au commissariat. Parce que Baguenaud, c’est tout de même un drôle de coco. Alors méfiance !