Un mois après les attentats la station Maelbeek rouvre l’enquête se poursuit
Les hommages se multiplient en Belgique ce vendredi, un mois jour pour jour après les attentats qui ont endeuillé le pays. Symboliquement, la Stib, l’exploitant du réseau de Bruxelles, a annoncé que la station de métro Maelbeek, où l’un des kamikazes des attaques s’est fait exploser, rouvrira ce lundi.
Les travaux de réparation seront effectivement terminés ce vendredi soir. Seule marque encore visible de l’attaque, l’un des huit portraits carrelés de l’artiste Benoît van Innis qui ornent la station reste abîmé. Un projet d »uvre d’art commémorative a été confié au même artiste.
C’est devant cette station meurtrie au c’ur du quartier européen que se sont recueillis les membres de la commission d’enquête parlementaire, mise sur pied en pleine polémique sur les défaillances des services de renseignement après les attentats. «
Une visite pour s’imprégner des lieux et rendre hommage aux victimes, plutôt qu’une visite technique
», a souligné une porte-parole de la Stib.
Les parlementaires se sont ensuite rendus à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, dévasté par un double attentat-suicide une heure avant le métro. Sa desserte en train a repris ce vendredi, mais l’enregistrement des passagers au départ se fait toujours dans un hall provisoire.
« Réformer la police »
La commission d’enquête s’est promise d’examiner d’ici à la fin de l’année la façon dont les autorités ont géré les attaques. Elle cherche aussi à déterminer les causes de la montée du radicalisme en Belgique.
Les «
recommandations
» de la commission d’enquête pourraient aboutir à «
changer l’architecture de la sécurité
» et «
peut-être bien à une réforme des polices
», a expliqué ce jeudi le président de la Chambre, Siegfried Bracke.
Des failles sont apparues dans la collecte et le partage des informations entre services de police, de renseignement et la justice, en raison notamment du grand nombre d’acteurs impliqués dans la lutte contre le radicalisme et le terrorisme dans le royaume.
Un statut comparable à celui de victimes de guerre
Au total, les attentats de Bruxelles ont fait 32 morts et plus de 300 blessés. Le gouvernement a annoncé ce vendredi qu’il créait, pour les victimes et leurs proches, un statut comparable à celui des victimes de guerre, prévoyant une aide financière pour le dommage moral subi et des mesures sociales (garantie de retraite, remboursement à vie des frais médicaux).
L’enquête policière se poursuit
L’enquête a démontré que les attentats de Bruxelles et de Paris (130 morts le 13 novembre), revendiqués par l’organisation État islamique (EI), ont été commis par la même cellule, qui a pu s’appuyer sur de multiples cachettes et soutiens en Belgique.
Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris et lié aux auteurs de ceux Bruxelles, arrêté à Molenbeek le 18 mars, devrait rapidement être remis à la justice française.
Mohamed Abrini, qui avait participé aux repérages avant le 13 novembre avec Abdeslam, a été arrêté et inculpé en Belgique. Il a reconnu être l’«
homme au chapeau
», le troisième jihadiste de l’aéroport, qui ne s’est pas fait exploser. Inculpé comme lui pour les deux séries d’attentats, Osama Krayem, un Suédois, ancien combattant en Syrie comme Abrini, est également incarcéré.
Malgré ces progrès dans l’enquête, les autorités belges ont averti cette semaine que le risque de nouveaux attentats par des jihadistes européens revenus de Syrie restait élevé.