Ubuesque , une Courcelloise accusée de brouiller les ondes de téléphonie mobile

Ubuesque , une Courcelloise accusée de brouiller les ondes de téléphonie mobile

Cela commence comme une mauvaise blague, il y a quelques semaines, alors que Christine profite de quelques jours de congés à l’autre bout de la France. «
Ma fille m’appelle pour me dire qu’un courrier en recommandé m’attend, en plus libellé à mon nom de jeune fille’
» On est alors un week-end et le temps que le courrier soit retiré à la poste’ «
J’ai eu déjà un gros coup de stress, je me demandais ce que j’avais bien pu faire !
»

Mais lorsqu’on lui lit finalement ce courrier, c’est l’incompréhension totale. Avec en-tête officiel de la « Direction régionale du spectre », cette lettre explique tout bonnement que la Courcelloise est suspectée d’être à l’origine d’un brouillage radioélectrique à propos duquel l’Agence nationale des fréquences a mis en évidence «
qu’un équipement électronique défaillant (probablement un préamplificateur TV) se trouvant à votre domicile est à l’origine de cette perturbation
». Un équipement qui générerait «
une onde porteuse radioélectrique sur les fréquences des opérateurs de téléphonie mobile
».

Une lettre tout à fait officielle’

Et de préciser qu’il convient de résoudre rapidement ce problème «
afin d’éviter toute procédure judiciaire
» et qu’il existe un arsenal législatif de répression contre les perturbateurs utilisant du matériel non conforme en termes de compatibilité électromagnétique. Bref, ça ne rigole pas !

Le premier réflexe de Christine est de penser à un courrier malveillant et de s’en ouvrir à la gendarmerie. Mais la lettre est tout à fait officielle. La Courcelloise s’en rend compte en appelant le service concerné : «
Mon interlocuteur me dit alors : « On est passés devant chez vous et on a détecté des perturbations d’ondes venant d’une télé, d’un décodeur ou d’une antenne, il faut qu’on passe rapidement à votre domicile régler ça ! » »

Christine s’émeut. À la date où le contrôle a été fait, elle était en vacances «
et comme on craint les cambriolages, tous les appareillages avaient été enlevés de la maison, dont les télés. Seul le téléphone était resté branché !
»

Pas de quoi émouvoir son interlocuteur qui reste sûr de son fait et insiste : «
Si on détecte cet appareil, vous devrez vous en débarrasser. Et le remplacer. Je dois rentrer chez vous et tout tester jusqu’au grenier. Si vous refusez, nous mettrons l’affaire entre les mains de la justice !
» Un langage peu conciliant qui a de quoi paniquer Christine jusqu’à la fameuse visite de l’agent de la Direction régionale du spectre.

« On le voit déployer une antenne râteau vers la maison »

«
Ce jour-là, il ne vient même pas frapper à notre porte. De l’étage, on le voit déployer une antenne râteau vers la maison. Et c’est donc nous qui sommes allés vers lui. Entouré d’un appareillage impressionnant, celui-ci nous dit juste qu’il n’y a plus rien, plus le moins brouillage. Un peu plus tard, sans un mot de sa part, sans explication, ni le moindre au revoir, on a vu la camionnette repartir !
» se souvient la Courcelloise, outrée par le final de cette histoire en queue de poisson. Qui aurait sans doute pu être dédramatisée avec un déploiement d’ondes’ un peu plus positives.

Migraines

Depuis lors, au-delà du caractère cavalier de l’intervention, Christine continue de se poser des questions. Et son regard se porte à quelques dizaines de mètres de chez elle, vers le site d’antennes-relais qui longe la rue Florent-Evrard, actuellement en travaux pour que s’y implante un relais free. Faut-il y voir la source de ses tracas, mais aussi des migraines récurrentes qui empoisonnent sa vie et celle de sa mère uniquement lorsque les deux femmes sont chez elles Mais là, il n’est plus question de brouillage d’ondes’

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