TTIP Tafta , qu’est-ce que cet accord transatlantique qui effraie tant

Il n’y aura pas d’accord entre l’UE et les États-Unis sur le TTIP (Transatlantic Trade Investment Partnership) « avant la fin du mandat » d’Obama (le 20 janvier 2017, ndlr). C’est ce qu’a déclaré hier François Hollande. La France venait de demander à Bruxelles d’arrêter les négociations, les jugeant trop favorables aux Américains, afin qu’elles puissent repartir «sur de bonnes bases ». Outre-Rhin, des voix s’élèvent aussi. « L’état des négociations ne permet pas d’accord », a jugé hier le ministre allemand Sigmar Gabriel, rejoignant nombre de ses collègues sociaux-démocrates. Même si Angela Merkel continue, elle, de défendre ce projet.

En quoi consiste-t-il

Négocié dans le plus grand secret depuis mi-2013 par le gouvernement américain et la Commission européenne, l’accord TTIP, appelé Tafta par ses détracteurs pour « Transatlantic Free Trade Agreement » (accord de libre-échange transatlantique, ndlr), vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires de part et d’autre de l’Atlantique.

Comment En abaissant les droits de douane et en rapprochant les réglementations. Objectif : créer une vaste zone de libre-échange censée doper l’activité. La Commission européenne évoque un gain potentiel pour l’économie européenne de 119 milliards d’euros d’ici à 2027.

Pourquoi suscite-t-il la méfiance

Le TTIP est depuis plusieurs mois sous le feu de vives critiques d’ONG altermondialistes ou environnementales, qui craignent qu’il ne conduise à une déréglementation généralisée au profit des grandes entreprises, avec à la clé un nivellement par le bas des normes européennes, notamment sur les OGM, le gaz de schiste, ou encore les Appellations d’origine contrôlée (AOC)’

Quel avenir a-t-il

La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, considère que « les négociations n’ont pas échoué » et « ne sont pas finies ». Confiant également, le représentant spécial américain au Commerce extérieur, Michael Froman, a déclaré que «les négociations font des progrès constants ». Mais, selon François Hollande, l’avenir du traité serait suspendu à l’élection présidentielle américaine, dont les deux principaux candidats, Hillary Clinton et Donald Trump, ont déjà sévèrement critiqué le TTIP. Un débat que la présidence Obama a souhaité clore hier soir : « Notre position n’a pas changé : nous continuons à travailler avec l’objectif d’achever ces négociations avant la fin de l’année », a ainsi déclaré un porte-parole.