Trafic de drogue sur fond de violence , le procès sous haute sécurité va-t-il se dégonfler à Avesnes (VIDÉOS)

Trafic de drogue sur fond de violence , le procès sous haute sécurité va-t-il se dégonfler à Avesnes  (VIDÉOS)

Seize prévenus comparaissent devant le tribunal de grande instance (dont plusieurs frères), soupçonnés d’être liés de près ou de loin à un trafic de drogues (cannabis, héroïne, cocaïne) en Sambre, à des extorsions et des violences, fin 2013 et courant 2014. Pour l’un d’eux, sur le papier, pas moins de vingt-cinq chefs de prévention. Le procès s’est ouvert lundi, au terme de plusieurs années d’instruction.

Dans cet épais dossier qui regorge d’écoutes téléphoniques, de mains courantes et de tentatives de confrontations avortées, pas l’ombre d’une plainte. Dans la salle d’audience, pas l’ombre d’une victime. La peur de représailles, avance Jean-Francis Créon, procureur de la République. La crainte de cette fratrie maubeugeoise pousserait au silence.

Balivernes, répondent à l’unisson les «
compagnons d’infortune
» qui semblent avoir opté, au terme de ce deuxième jour d’audience, pour la stratégie de la dénégation. Des pressions exercées sur une personne venue témoigner contre eux (qui ne déposera ni main courante ni plainte, arguant le lendemain de sa venue une dégradation de sa santé mentale) «
On viendrait kidnapper une femme à la sortie du commissariat , s’insurge Aziz, l’un des frères mis en cause. C’est un film de Scorsese, ça !
» Lui est catégorique, il ne la connaît pas. «
Depuis hier (lundi), je clame mon innocence.
»

Le passage à tabac d’un dealer qui refuse de vendre pour le compte de la fratrie «
Il ment.
» Les menaces de mort ou téléphoniques sur d’autres Les prévenus nient toute implication. Mettent en avant ces années à avoir «
grandi ensemble dans le même quartier
», cette façon de parler parfois teintée d’insultes qui leur est propre. «
On met les gens en prison quand on a des coupables, je suis là pourquoi moi
Parce que je suis copain avec Karim (un prévenu) », questionne Fabien. «
Vous dites que vous êtes copains, avance Jean-Francis Créon. La position du ministère public, c’est que vous en avez énormément peur.
»

Une thèse que les avocats de la défense balaient d’un revers de manche, pointant un «
dossier trop chargé qui perd en crédibilité
», «
une flopée de témoins
» qui n’ont jamais été entendus, un «
manque de vérifications
» et «
de nombreuses failles. Le juge d’instruction est mort ce soir, madame la Présidente, vraiment
», enfonce maître Riglaire. Des propos que goûte peu le procureur. Il devrait faire part de ses réquisitions ce mercredi après-midi.

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