Tempête et explosions , Dunkirk de Christopher Nolan connaît un tournage mouvementé

Tempête et explosions ,  Dunkirk  de Christopher Nolan connaît un tournage mouvementé

Suspense et rebondissements. Il y a quelques jours, la réalité a dépassé la vie scénarisée de Dunkirk, modifié les plans de tournage de Christopher Nolan, metteur en scène du film consacré à l’opération Dynamo (1). Après plusieurs jours de tournage dans les rues de Malo puis sur la plage, le cinéaste et son équipe devaient entamer les prises de vue sur la jetée Est et son estacade reconstituée à grands frais.

Justement, la météo avait émis un avis’ de grand frais pour cette reprise. Du vent, de la pluie, de la houle et, pour assaisonner le tout, une température hivernale. Pas question toutefois de bâcher. Au prix de la journée de tournage, on peut comprendre. Nolan convoqua donc tout son monde et mit en boîte quelques scènes de rembarquement dans des conditions météo proches de celles que subirent les Alliés il y a 76 ans.

« C’était insoutenable »

«
C’était insoutenable, éprouvant physiquement. J’ai mangé mon sandwich et j’ai abandonné. J’en avais ras le bol d’attendre autant de temps, surtout dans le froid. J’ai préféré arrêter. Il y a eu quelques malaises, quelques hypothermies aussi.
» Intenable, foi de soldat’ figurant, qui a pu mesurer le destin du troufion de 1940.

Une fois les dégâts sur la jetée réparés, les bateaux ont pu de nouveau être amarrés et le tournage reprendre dans l’avant-port. Depuis, les curieux devinent plus qu’ils ne voient les évolutions des figurants, le ballet des officiers parmi lesquels on a pu apercevoir Kenneth Branagh. Plus visibles, les explosions simulant les bombardements aériens.

En mer, ce vendredi, c’est une vedette locale qui est entrée en scène. Pas de Dany Boon ou de Jean-Paul Rouve mais une Princess-Elizabeth, bateau amarré à Dunkerque depuis 1999, qui interpréta son propre rôle. Celui d’une coque de l’espoir qui contribua à l’évacuation de 1 673 soldats en 1940. Émouvant clin d »il au passé.

1. Du 26 mai au 4 juin 1940, 338 226 soldats alliés acculés par l’armée allemande furent évacués de Dunkerque vers l’Angleterre.

La production du film Un brin paranoïaque !

Pendant que Nolan tourne Dunkirk, les responsables de la production interprètent un remake d’Attrape-moi si tu peux. Échaudés par les prises de vue réalisées à Malo et sur la plage, ils ont lancé une traque un brin paranoïaque. Ces derniers jours, ils ont fait du porte-à-porte chez les riverains de Malo concernés par le tournage afin de leur faire signer un contrat de confidentialité. Aussi blindé que la carcasse d’un destroyer. Extrait. «
Vous vous engagez à ne divulguer à personne, amis, famille, connaissances, blog, Twitter, Facebook, Instagram’ une quelconque information relative au film.
»

Parallèlement, ils filent, poursuivent et parfois débusquent les photographes. «
Je ne suis pas journaliste mais comme les photographes de presse, je veux témoigner de ce qui se passe vraiment, assure Vincent, photographe indépendant. Pour la postérité. Si les photographes sont censurés, c’est une partie de la mémoire qui disparaît et au final ne resteront que les images lisses de la production alors que les à-côtés sont importants’
» Face à la jetée, de l’autre côté de l’avant-port, une armée de vigiles est déployée, coursant le badaud, le curieux, regardant d’un il noir la voiture qui ralentit. Une idée pour un prochain film. Le titre In(ter)ception. B. V.

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