Syrie , émoi de la communauté internationale après le bombardement d’un camp de déplacés

Syrie , émoi de la communauté internationale après le bombardement d'un camp de déplacés

La communauté internationale a dénoncé vendredi 6 mai le bombardement meurtrier, la veille, d’un camp de déplacés syriens dans le nord du pays. Au moins vingt-huit personnes sont mortes après ces raids aériens, dont des femmes et des enfants, et une cinquantaine de personnes sont blessées selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le camp, situé dans la province d’Idlib (nord-ouest) contrôlée par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida, et ses alliés rebelles, accueille des familles ayant fui les combats qui font rage dans la région voisine d’Alep.

Aucune information n’était encore disponible sur les responsables de ces bombardements du camp près de la ville de Sarmada, frontalière de la Turquie, alors que le ciel syrien est encombré par les appareils gouvernementaux, ceux de la Russie et ceux de la coalition internationale. L’événement a fait voler en éclats la fragile trêve annoncée mercredi par Russes et Américains après que le cessez-le-feu global entre régime et rebelles du 27 février a sombré avec la reprise le 22 avril des hostilités à Alep.

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Tour à tour, le régime Assad et son allié russe ont décliné toute responsabilité. « Les informations de certains médias soutenant que l’armée de l’air syrienne a visé un camp de déplacés dans la province d’Idlib sont fausses », a indiqué le commandement de l’armée syrienne, accusant les rebelles de procéder dernièrement à des « attaques contre des cibles civiles » pour en faire assumer la responsabilité au pouvoir.

« Aucun aéronef russe ou autre n’a survolé » cette zone, a de son côté déclaré le porte-parole du ministère de la défense russe, Igor Konachenkov.

Des vidéos postées sur Internet par des militants et présentées comme celles du drame, montrent des tentes bleues réduites en lambeaux, des flammes et d’épaisses fumées noires s’élevant du lieu et des cris d’hommes et des pleurs d’enfants.

« Crime de guerre »

Plusieurs voix, dont celle de la France, se sont élevées pour condamner ces bombardements. « Cet acte révoltant et inacceptable pourrait être constitutif d’un crime de guerre et d’un crime contre l’humanité (…) Ses responsables devront rendre des comptes devant la justice. La France appelle à ce qu’une enquête impartiale et indépendante soit conduite pour faire toute la lumière sur cet acte odieux », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay.

Attribuant les frappes au régime Assad, le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, s’est dit « horrifié ». « Le mépris du régime d’Al-Assad devant les efforts destinés à rétablir la trêve est clairement visible par tous ».

Sans se prononcer, elle, sur l’origine des raids, l’Union européenne a souligné que « les attaques contre des camps de réfugiés sont inacceptables et constituent une grave violation du droit humanitaire international ».

Se disant « horrifié et éc’uré » le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, a réclamé une enquête sur cette attaque « choquante ». Quant au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, « scandalisé » par l’attaque, il a demandé à nouveau que le Conseil de sécurité prenne des mesures pour conduire la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir des enquêtes sur la Syrie pour de possibles crimes de guerre. Le Conseil de sécurité l’avait déjà tenté en 2014 mais il s’était heurté à l’opposition de la Chine et de la Russie, alliée de Damas.

La guerre en Syrie, qui a fait plus de 270 000 morts, a aussi poussé à la fuite des millions de personnes depuis son déclenchement en mars 2011, provoquant un désastre humanitaire.

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