SNCF , les tractations toujours en cours le trafic perturbé mardi

SNCF , les tractations toujours en cours le trafic perturbé mardi

Une grève des cheminots qui dure, un nouvel appel à la grève dans l’énergie, et un préavis des pilotes d’Air France : alors que l’Euro de football démarre vendredi 10 juin, la semaine s’annonce encore périlleuse sur le front social pour le gouvernement.

Ultimes négociations sur le temps de travail des cheminots

La grève lancée mercredi à la SNCF se poursuivait lundi, jour de l’ultime table ronde consacrée au nouvel accord sur l’organisation du temps de travail dans l’entreprise. A 19 heures, les discussions, engagées en début de journée, se poursuivaient, et plus de la moitié des articles du texte restait à examiner, selon une source syndicale.

Pour peser dans les négociations, près d’un millier de cheminots ont manifesté dans la matinée de lundi sous les fenêtres des locaux du groupe, près de la gare Montparnasse, à Paris, où se tenaient les discussions. La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont reconduit leur grève en attendant les résultats des négociations.

Pour les deux organisations syndicales, l’accord d’entreprise qui devait être proposé lundi n’est « pas au niveau » pour préserver les dispositions actuelles pour les cheminots. Elles réclament aussi la réouverture des négociations au niveau de la branche pour obtenir une première convention collective commune à toutes les entreprises du rail (fret/voyageurs, privé/public) plus ambitieuse que celle soumise à signature jusqu’au 8 juin.

A ces revendications s’ajoute leur opposition à la « loi travail ». Décidée à obtenir le retrait d’un texte porteur de « régressions sociales », l’intersyndicale appelle à poursuivre la mobilisation cette semaine « dans les secteurs professionnels et sur tout le territoire ».

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Grève à la SNCF : « Je ne vais pas m’asseoir sur mes conditions de travail pour 2,5 millions de footeux »

Le trafic SNCF fortement perturbé

Le taux de grévistes à la SNCF, toutes catégories confondues, est passé lundi sous la barre des 10 %, mais plus d’un conducteur sur deux et un contrôleur sur trois étaient encore en grève, selon l’entreprise.

Le trafic ferroviaire sera encore perturbé mardi, mais un peu moins que lundi, avec en moyenne quatre Intercités sur dix, deux TGV sur trois et six TER sur dix, selon les prévisions mises à jour de la SNCF.

Pour cette septième journée de grève d’affilée, les Intercités rouleront au rythme de quatre trains sur dix (aucune circulation de nuit) et les Transiliens et RER, touchés à la fois par le mouvement social et les crues, d’un train sur deux. Si un trafic normal est annoncé sur le RER A, toutes les autres lignes RER sont touchées par la grève et/ou les crues.

Côté TGV, le service redeviendra normal sur l’axe nord. L’axe est sera desservi par huit rames sur dix, l’axe Atlantique par deux sur trois, l’axe sud-est restera le plus perturbé, avec un TGV sur deux. Quant aux TGV à bas prix Ouigo, neuf sur dix devraient circuler.

A l’international, le trafic sera quasi normal. Les Eurostar, comme les Alleo (Allemagne), circuleront normalement. Mais les trains Thalys, Lyria (Suisse), Ellipsos (Espagne) et SVI seront touchés dans des proportions variables. Ainsi un seul Thalys, entre Paris et Bruxelles, ne circulera pas mardi matin.

Selon une porte-parole de la compagnie ferroviaire, la grève à la SNCF coûte entre 15 et 20 millions d’euros par jour à l’entreprise. Cette estimation inclut « le manque à gagner des billets non vendus, les remboursements et les substitutions » de trains par des autocars.

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Grève SNCF : les raisons de la mobilisation

Pétrole, énergie, déchets, aviation, RATP : les mouvements « s’étendent »

L’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL appelle à « renforcer la mobilisation » avec, en ligne de mire, la manifestation nationale du 14 juin à Paris, à laquelle plusieurs organisations de taxis appellent aussi à participer. Selon les syndicats, les mouvements « s’étendent » :

Ils ont gagné le secteur des déchets, avec le blocage depuis lundi du plus gros centre de traitement et incinérateur d’Ile-de-France, celui d’Ivry-Paris 13, et d’autres actions en régions.Côté pétrole, si l’approvisionnement des stations-service en carburant s’est amélioré, plusieurs raffineries restent à l’arrêt. La grève a été levée lundi après-midi à Grandpuits (Seine-et-Marne) et le site a redémarré. La raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) était, elle, « toujours bloquée par une trentaine de personnes de la CGT », selon Total. Le groupe a par ailleurs indiqué que « des opérations préliminaires au redémarrage d’unités sont en cours » sur le site de Feyzin (Rhône), de même qu’à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime).Quant au secteur de l’énergie, ses salariés sont appelés à une nouvelle journée de grève et d’« intervention sur l’outil de travail » jeudi. La semaine dernière, leur action s’était traduite notamment par une coupure d’électricité géante dans la région de Saint-Nazaire.Enfin, dans les transports parisiens, SUD devrait rejoindre vendredi la grève illimitée à la RATP lancée par la CGT jeudi dernier. Un mouvement qui pour l’instant ne perturbe que légèrement le tronçon sud du RER B.Malgré le déminage par le gouvernement d’un conflit des contrôleurs aériens, tous les syndicats de pilotes d’Air France appellent à la grève du 11 au 14 juin inclus pour défendre l’emploi et protester contre une modification de règles de rémunération. Des négociations avec la direction débutent lundi.

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Un compromis est-il possible entre la CGT et le gouvernement ‘

L’opinion publique semble toutefois être gagnée par une certaine lassitude : selon un sondage BVA pour i-Télé et Orange publié dimanche, 54 % de Français désapprouvent désormais la poursuite des grèves et manifestations contre le projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs ».

Interrogés sur leur perception du mouvement social, 45 % des Français l’approuvent, alors que le projet de loi est examiné par le Sénat, après son adoption à l’Assemblée par le recours à l’article 49, alinéa 3, de la Constitution. Il y a trois semaines, la même enquête avait donné un résultat exactement inverse, avec 54 % des Français approuvant les grèves et manifestations, contre 45 %.

Les sympathisants des partis à la gauche du PS approuvent à une écrasante majorité (94 %) le mouvement social, ceux d’Europe Ecologie-Les Verts aussi (55 %). En revanche, ceux du PS ne sont que 36 % à l’approuver. A droite, les sympathisants du FN approuvent aussi majoritairement le mouvement de contestation (52 %), alors que globalement, sept sympathisants de droite sur dix sont contre.

Le gouvernement refuse de plier sur la « loi travail »

Coincé entre l’opposition au projet de « loi travail » et des revendications plus catégorielles, l’exécutif a multiplié les gages, au cas par cas, mais refuse de plier sur le texte de la ministre du travail, Myriam El Khomri.

Le premier ministre, Manuel Valls, a appelé à la « solidarité » avec les Français, du fait des intempéries, tandis que le président François Hollande, évoquant l’Euro 2016, a estimé dimanche que « personne ne comprendrait que les trains ou les avions (‘) puissent empêcher le bon déroulement, non pas de la compétition elle n’a rien à craindre , mais le bon déroulement du déplacement des spectateurs ».

Pour tout comprendre :
 

Ce que prévoit le projet de « loi travail »

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