SNCF , la grève se poursuit malgré les soutiens financiers annoncés par le gouvernement

SNCF , la grève se poursuit malgré les soutiens financiers annoncés par le gouvernement

Cette tentative de mettre fin à la grève des salariés de la compagnie publique n’a toutefois pas encore porté ses fruits : la mobilisation a été reconduite pour la journée du jeudi 9 juin, à la fois pour défendre le régime des cheminots et pour exiger le retrait du projet de loi El Khomri, malgré un projet d’accord sur le temps de travail.

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100 millions d’euros versés en 2017

Première aide annoncée par le premier ministre, quelque 100 millions d’euros supplémentaires seront versés par l’Etat, en 2017, pour la rénovation du réseau ferroviaire français, une enveloppe destinée à être portée à 500 millions d’euros par an d’ici à 2020. « L’effort de renouvellement (‘) sera porté progressivement à 3 milliards d’euros par an » en 2020, contre 2,5 milliards actuellement, a affirmé le premier ministre, qui répondait lors des questions au gouvernement à une question de Gilles Savary, député PS de Gironde.

Deuxièmement, le gouvernement « veillera à maintenir l’équilibre économique actuel » des lignes Intercités, lourdement déficitaires, a-t-il précisé. Enfin, une subvention d’Etat de 90 millions d’euros destinée aux opérateurs du fret ferroviaire, SNCF en tête, sera maintenue « dès cette année et pour les années à venir afin d’alléger le coût des péages », alors qu’elle devait diminuer.

Le premier ministre a en revanche renvoyé au mois d’août la décision concernant la possible prise en charge de l’Etat d’une partie de la dette abyssale de la SNCF, qui dépasse au total les 50 milliards d’euros. Le gouvernement remettra à cette date au Parlement un rapport sur la dette de SNCF Réseau, qui gère les infrastructures du système ferroviaire public. Le premier ministre avait promis la semaine dernière des annonces sur la « trajectoire financière » de la compagnie ferroviaire publique.

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La CGT se donne le temps de la réflexion

Après le refus de SUD-Rail de signer le projet d’accord sur le temps de travail, une éventuelle sortie de crise à la SNCF dépend essentiellement de la CGT.

Ensemble, les deux syndicats 51,4 % aux élections professionnelles et se situent donc au-dessus des 50 % nécessaires pour dénoncer un accord. La CGT pourrait choisir de faire la grève de la signature sans faire jouer son veto.

Deux logiques traversent l’organisation syndicale : d’un côté le secrétaire général de la confédération, Philippe Martinez, voudrait maintenir la pression jusqu’au 14 juin, date d’une manifestation nationale à Paris contre la loi El Khomri. Mais les difficultés rencontrées par les usagers pour se rendre à leur travail, et l’approche de l’Euro de football que les syndicats assurent ne pas vouloir bloquer, risquent de rendre le mouvement de plus en plus impopulaire.

De l’autre côté, Gilbert Garrel, le secrétaire général de la Fédération des cheminots, tout en affichant sa solidarité avec la ligne radicale de la confédération, a lui des préoccupations liées à la préservation de sa prédominance à la SNCF.

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Jeudi, neuvième journée d’affilée de grève

Selon les syndicats SUD-Rail et FO-Cheminots, la grève à la SNCF a été reconduite pour jeudi par toutes les assemblées générales de cheminots de la capitale et de l’ensemble de la région parisienne. Selon François Grasa, patron de FO-Cheminots (non représentatif à la SNCF), les grévistes ont fait de même à Lyon.

Selon les informations recueillies par l’AFP, la reconduction a été votée par toutes les assemblées générales en Ile-de-France, Aquitaine, Poitou-Charentes, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne, la région lyonnaise (Loire, Rhône, Drôme, Ardèche), ainsi que le secteur de Chambéry (Savoie, Haute-Savoie, Isère, Ain) et les villes de Tours et Dunkerque.

Dans la région de Marseille, elle a été reconduite « dans la plupart des dépôts », selon la CGT. A Toulon, elle ne l’a pas été, a indiqué un représentant de SUD-Rail.

La direction dénombrait 8,3 % de grévistes mercredi matin, tous personnels confondus.

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