Ses vidéos live de Nuit Debout cartonnent sur Internet

Ses vidéos live de Nuit Debout cartonnent sur Internet

«
C’est assez impressionnant, mais c’est cool !
» Rémy Buisine a le succès modeste. Ses « live » de Nuit Debout sur l’application Périscope ont été suivis par des dizaines de milliers de personnes. Rien que dimanche soir, 80 000 internautes.

Une visibilité virtuelle qui a rapidement attiré l’attention des médias. Le jeune homme fait l’objet de nombreux articles dans la presse nationale en début de semaine. Il se retrouve même, mardi soir, sur le plateau du « Grand Journal » de Canal + aux côtés d’Olivier Besancenot et d’un député européen du parti espagnol Podemos. «
C’était vraiment merveilleux. J’ai toujours été admiratif des grands médias’ Et là, me retrouver dans les coulisses’
» Le jeune homme a «
toujours eu une sensibilité journalistique
». «
Quand j’étais petit, j’écrivais des articles un peu sur le modèle de La Voix du Nord ou de Nord éclair. Ma grand-mère était abonnée et le dimanche, chez elle, je lisais tout !
» Mais voilà, les études ne sont pas son fort. «
J’étais au collège d’Orchies, et je n’étais pas scolaire du tout. J’ai été écarté du circuit en 5e. Je suis allé à l’institut de Genech. Je tondais la pelouse et je plantais des fleurs.
» Tellement loin de ses aspirations initiales.

Il ne se décourage pas pour autant, et à 19 ans devient autoentrepreneur, fait de la communication pour des clubs de foot. «
On avait toute la communication d’Aurélien Chedjou l’année où le LOSC a été champion.
» Déjà, les réseaux sociaux l’attirent et après avoir gagné un concours en 2012 qui testait ses capacités à animer une communauté en ligne, Rémy fait ses valises et débarque à Paris, où il assure les comptes Facebook, Twitter et autres Vines de trois radios. «
Je suis ravi de travailler dans un média, c’est ce que j’ai toujours voulu.
»

« Une vraie révolution »

Trois ans passent, Rémy Buisine gagne en expérience. Puis l’application Périscope débarque dans son téléphone portable. «
C’est une vraie révolution. Aujourd’hui, avec un simple téléphone, on peut dire au monde ce qu’on voit.
» Il se rend en Belgique filmer les manifestations après les attentats de l’aéroport de Zaventem, «
mais je fais aussi des live sur les marchés de Noël !
», précise-t-il, amusé du succès de son live sur Nuit Debout, et même un peu surpris. «
C’est toujours difficile de connaître l’intérêt des gens sur un sujet à l’avance’
»

Le jeune homme a du mal à concilier son travail le jour et ses nuits sur la place de la République. Mais il sait que ce qui lui arrive n’est pas anodin. «
C’est difficile d’exprimer ce qu’il m’arrive, mais c’est très fort. Il va sûrement se passer quelque chose. On verra.
»

Tous les soirs, Nuit Debout

Il a déjà participé à sept Nuits Debout. Lorsqu’il a appris, le premier soir, que des militants s’étaient réunis en masse sur la place de la République, il n’a pas vraiment hésité. «
J’allais me coucher. Je me suis rhabillé et j’y suis allé. C’est parce que j’étais curieux de savoir ce que c’était que cet énorme rassemblement sur la place de la République.
» Ce qu’il diffuse ensuite sur l’application Périscope, c’est un direct de plusieurs heures que les internautes peuvent suivre à l’envie. «
Ce qui change, c’est que je n’ai pas d’axe militant. J’ai d’abord partagé parce que les médias traditionnels n’étaient pas vraiment là.
»

Rémy Buisine veut juste «
expliquer ce qu’il se passe sur cette place. C’est humain et c’est pacifiste, alors c’est plutôt positif. Mais je n’ai pas vocation à changer mon discours, j’essaie d’être le plus objectif possible. Je donne des images et c’est aux gens de se faire leur propre idée.
»

Il suivra le mouvement aussi longtemps qu’il se poursuivra. «
L’ambiance évolue, le mouvement prend de l’ampleur, se structure. Il y a des débats d’idée, des tribunes libres, c’est inspiré de mouvements étrangers qui ont fait bouger les lignes politiques. Que ça arrive en France, c’est quand même fort. C’est intéressant de montrer ça. L’idée n’est peut-être pas d’y aller tous les soirs, mais je veux y aller régulièrement. Sans être pour autant leur porte-parole.
»

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