Salon de la caricature à Saint-Pol , On ne va pas vous manger juste vous croquer !

Salon de la caricature à Saint-Pol ,  On ne va pas vous manger juste vous croquer !

Milo, 5 ans, se tient raide comme un piquet. Debout sur sa chaise. Il était tellement pressé de se faire « croquer » par les mains expertes d’un dessinateur, qu’il n’a même pas pris le temps de retirer son kimono. « On habite à vingt mètres d’ici. Mais il nous en parlait déjà au foot ce matin
et encore au judo cet après-midi. Il voulait à tout prix venir
», sourient ses parents, alors que le dessinateur bruxellois Martin Linden chausse ses lunettes. Précision oblige.

Sa spécialité Les caricatures de profil, en deux minutes chrono. Le kimono, la chevelure rousse, la mèche, le nez fin’ Il repère tout, griffonne illico sur son carnet. Et ajoute même un dernier trait d’humour belge au moment de rendre sa copie. «
Voilà, maintenant on a aussi Tintin et Milo !
»

« De l’humour trash »

Un peu plus loin, Djony, boucle d’oreille et béret enfoncé sur la tête, enchaîne les caricatures à la pierre noire. Un vrai succès. Et une entrée en matière forcément efficace pour parler dessin’ «
Attention, c’est de l’humour trash, lâche-t-il entre deux coups de crayon, à une femme qui feuillette une de ses bandes dessinées. Lavez-vous bien les mains en reposant l’album.
» Rires. Elle l’embarquera finalement chez elle.

«
Les salons, ça nous permet de voir le public, savoure Jacques Sondron, un dessinateur de presse belge (notamment pour le quotidien local L’Avenir). Je travaille de chez moi tout le temps, donc ce sont les seules occasions.
» «
Et puis, c’est le moment de voir les copains vu qu’on est aux quatre coins de la France ou de Belgique
», apprécie Djony. Voire de confronter les techniques. Car ce n’est pas tous les jours qu’on croise par exemple une référence du dessin du carnaval de Dunkerque.

Bref, foncez-y, ils l’assurent : «
On ne va pas vous manger, juste vous croquer !
»

L’après-Charlie, vu par les dessinateurs

Ils s’accordent tous à le dire : cette année, le salon est bien plus visible qu’il y a deux ans dans la salle Bonnel. Les curieux défilent (même s’ils ne sont pas encore très nombreux…) et la programmation est plus étoffée. Une expo sur « l’après-Charlie », réalisée par Guillaume Doizy, un historien du dessin de presse, est notamment installée dans le musée de Saint-Pol. Ce dernier a demandé à une trentaine de dessinateurs d’exprimer leur ressenti sur les conséquences des attentats de Charlie Hebdo sur leur métier. En mots et forcément, en dessins. Le résultat Une cinquantaine de panneaux, qui montrent que la profession «
est clivée entre deux camps
». Mais aussi qu’elle souffre de la place que l’on veut bien accorder, aujourd’hui, au dessin de presse.

Le musée Bruno Danvin est ouvert ce dimanche de 11 heures à 12 h 30 et de 15 heures à 18 heures.

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