Roubaix , prison ferme requise contre un dirigeant de l’AS Barbe d’Or

Roubaix , prison ferme requise contre un dirigeant de l'AS Barbe d'Or

«
La lecture de ce casier judiciaire écorne l’image de quelqu’un qui ne s’énerve pas…
» Le président Mikaël Simoëns a le chic pour trouver la bonne phrase. Celle qui va ébranler le prévenu. En l’espèce, Lamina Soukouna, salarié de l’AS Barbe d’Or, club de football roubaisien. Celui-ci encaisse. Mais vacille tout de même un peu.

La castagne entre Barbe d’Or et la mairie de Roubaix s’est délocalisée cet après-midi au palais de justice. Le club affronte les tourments du redressement judiciaire. D’où cet appel aux deniers de la ville et la réponse de son maire : «
Vous êtes des grands garçons. Débrouillez-vous seuls !
»

Guet-apens

La suite, Fatima En-Nih, l’avocate de la ville, la qualifie de «
guet-apens
». Le 30 mars dernier, Jean Deroi, maire des quartiers nord, est invité au club-house de Barbe d’Or. Avec Soukouna (surtout) et Amidou Dia, un autre permanent, la conversation paraît musclée. Les responsables du club abandonnent vite cet échange pour débarquer à l’hôtel de Ville et investir le bureau de Guillaume Delbar, le maire. Une action style «
occupation syndicale
», résume Soukouna. Là, c’est Nabella Mezouane, une autre élue, qui sert d’éponge à colère. Deroi comme Mezouane finiront par déposer plainte pour outrages et menaces. Ils n’apprécieront pas un parallèle avec les mésaventures d’un autre élu. Michel Gacem a vu son domicile violé et son véhicule incendié.

« On dirait que c’est nous qui avons cambriolé et brûlé Gacem »

Intimidations, menaces, tentatives de pression Défendus par Samia Khiter, Soukouna et Dia nient en bloc. «
On dirait que c’est nous qui avons cambriolé et brûlé
Gacem
», se défend, maladroitement, Soukouna. Le procureur Patrick Cousinard, lui, veut poser le doigt sur un sujet bien précis : le rapport de force imposé par des acteurs de terrain à l’autorité publique. Le mot chantage n’est pas prononcé, mais il est dans de nombreux esprits. Et les casiers judiciaires de Soukouna (dix mentions) et Dia (cinq mentions) ne plaident pas en leur faveur. Le procureur requiert trois mois ferme contre Soukouna et trois mois avec sursis contre Dia. Délibéré le 29 juin.

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