Roubaix , aller à pied au bloc opératoire c’est le fast care à l’hôpital Victor-Provo

Roubaix , aller à pied au bloc opératoire c'est le  fast care  à l'hôpital Victor-Provo

«
Tout patient qui n’a pas été opéré est valide.
» Ça sonne comme une lapalissade, mais quand on y pense, ce n’est pas faux. Et c’est la base du « fast care », une démarche dans laquelle depuis novembre, à l’hôpital de Roubaix, on essaye d’embarquer le plus possible de patients.

Le principe : beaucoup d’entre eux, soignés en ambulatoire (entrés le matin à l’hôpital, sortis le soir) sont en capacité de se rendre accompagnés mais par leurs propres moyens jusqu’à la salle d’opération, en marchant ou sur une chaise roulante. Et ils montent seuls sur la table. Ils repartent presque par les mêmes moyens, vers une salle de réveil soit directement vers leur chambre. Les patients ne revêtent plus cette chemise de nuit moitié transparente et ouverte derrière, qui n’invite pas à se sentir à l’aise’ Là, le patient porte un pyjama jetable, avec un haut et un bas. Des tenues qui provenaient initialement d’un stock non utilisé destiné à faire face à une éventuelle arrivée de malades d’ebola !

Très peu de refus

Depuis novembre et les premières interventions pour des calculs rénaux ou des opérations du canal carpien, beaucoup de praticiens ont suivi le Dr François Pecoux, chef du pôle chirurgie et responsable du service d’urologie. Orthopédistes, stomatologistes, spécialistes de la chirurgie des varices, ophtalmologie (pour les cataractes), ORL’ Il n’y a bien que les interventions sur les membres inférieurs ainsi que les c’lioscopies et fibroscopies pour lesquelles ce fast-care soit contre-indiqué. Il suffit que les patients soient consentants «
mais tous acceptent en consultation
», observe le médecin qui a constaté que très peu refusaient.

Évidemment, l’hôpital a son intérêt (lire ci-dessous). Pour le patient, cette démarche dédramatise l’acte chirurgical. «
Il entre dans l’équipe du bloc opératoire.
» Moins stressé, il est moins «
shooté
» aux anxiolytiques que lors d’une opération classique (qui sont proscrits pour ces interventions) ce qui lui permet de récupérer bien plus vite d’une intervention, même sous anesthésie générale. «
Du coup, cela fait baisser le temps d’attente pour retourner à la maison
». Pour le patient, l’intérêt, c’est aussi la dignité. Attendre dans un « salon intra-bloc » et marcher jusqu’à la table, «
c’est quand même mieux que d’être allongé dans un lit à regarder les néons du plafond’
» 90 % des patients seraient satisfaits et tous recommanderaient cette prise en charge à leurs proches.

Le bénéfice attendu

Il suffit de traduire le terme pour vite en comprendre les enjeux : « fast care », cela veut dire en anglais soin rapide. Moins de temps sur le « billard » pour le patient, c’est certain. Mais évidemment, l’hôpital en profite aussi de cette rapidité. Contraint par l’Agence régionale de santé de réaliser dans les prochaines années 59 % des interventions en ambulatoire (40 % aujourd’hui), le fast care doit aider à atteindre ce quota. Surtout, «
il y a moins de personnel mobilisé ce qui permet de l’orienter vers des blocs opératoires avec des interventions plus lourdes
». De plus, cela «
optimise le lit
». Le temps gagné n’a pas été calculé, mais «
on peut opérer non plus 5 mais 8 patients par plage de 8 h à 16 h
» et donc au final maximiser le nombre de patient occupant le bloc. Tout bénéfice.

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