Râches , il avait tué un cycliste de 17 ans en rentrant d’une soirée arrosée

Il a commis l’irréparable. Tué un gamin de 17 ans qui roulait à vélo. Le 27 mars, vers 4 heures, Sébastien Quiertant, Râchois de 46 ans, a renversé Adrien. Le lycéen qui aurait dû passer son bac est décédé des suites de ses blessures.

Adrien rentrait d’une soirée avec deux amis. Oui, ils avaient bu de l’alcool, une dizaine de verres. Oui, Adrien n’avait ni gilet réfléchissant ni éclairage sur son vélo. Mais non, il n’a commis aucune faute sur la route d’Orchies, à la sortie de Flines. Les fautes, c’est Sébastien Quiertant qui les a commises. Il revenait aussi d’une soirée, avait 0,96 g d’alcool dans le sang et roulait trop vite.

Il ne s’est pas arrêté

L’automobiliste ne s’est pas arrêté après la collision. Il a eu beau repasser à deux reprises sur les lieux de l’accident,il ne s’est rendu aux policiers qu’après s’être confié à son colocataire, de retour chez lui. « Quasi immédiatement », précise Me Quentin Lebas, son avocat. «
J’ai percuté Adrien mais je ne l’ai pas vu venir, dit le prévenu. Et après, ça a été la panique totale pour moi. »

« Il ne l’a pas vu, il l’a tué et il est parti, résume la procureure Azanie Julien-Rama. En décidant de conduire, il a décidé de mettre quelqu’un en danger. » C’était Adrien. Que l’automobiliste a percuté après s’être trompé de sortie sur l’autoroute. « Il pleuvait », explique-t-il. «
Mais pourquoi laisse-t-on le volant à une personne qui ne prend pas la bonne route pour rentrer’, s’indigne Pascal Innocenti, père d’Adrien. Il n’a même pas eu le courage de s’arrêter alors qu’il est passé et repassé sur les lieux ! (‘) Sa lâcheté c’est d’avoir refusé de regarder la réalité en face.»

Il venait de récupérer son permis

Sébastien Quiertant est-il « le chauffard patenté » décrit par Me
Reisenthel, l’avocat des parties civiles L’automobiliste avait déjà été prévenu : entre 2003 et 2016, il a commis au moins dix excès de vitesse, refusé une priorité, un Stop, déjà conduit sous l’empire de l’alcool… Il venait de récupérer son permis quand l’accident a eu lieu et ça, ça mérite trois ans de prison avec mandat de dépôt pour le parquet. Une peine requise sous le coup de «
l’émotion », pour Me Lebas : «
Il a ôté une vie sans le vouloir. S’il avait voulu fuir ses responsabilités, il se serait rendu le lendemain, à jeun. Mais non, il y va tout de suite, alcoolisé. » « C’est extrêmement dur pour moi, lâche le prévenu, tête basse. Je vis un enfer, certainement pas au même niveau que la famille, mais j’aurais tellement aimé que ça ne se passe pas’ » Il est en détention depuis hier.