Produits ménagers toxiques , la liste noire de 60 Millions de consommateurs
Éviter d’abuser des produits d’entretien toxiques et entretenir le plus possible sa maison au naturel. Cela peut sembler aller de soi. Mais, face à l’arsenal de produits proposés en magasin et leurs étiquettes peu compréhensibles, la nouvelle enquête de 60 Millions de consommateurs est la bienvenue.
Dans ce nouveau numéro hors-série à paraître mardi, les experts de la revue ont évalué plus d’une centaine de produits, parmi les plus courants. «
Mauvaise nouvelle, la quasi-totalité contient une ou plusieurs substances indésirables
», allergisantes, irritantes, corrosives, et/ou risquées pour l’environnement.
Antibactériens agressifs, nettoyants corrosifs, parfums allergisants, gadgets surpolluants’ Une liste de vingt substances problématiques pour la santé ou l’environnement est révélée, destiné à aider le consommateur dans ses achats. Des exemples de marques où ces substances sont présentes sont également donnés.
Des produits inutilement agressifs
Le problème n’est pas tant que les produits d’entretien comprennent des produits toxiques, mais que ces derniers soient inutiles, pointe l’enquête. Un exemple révélateur : les sprays antibactériens et les désodorisants. Ces produits, qui chargent l’air de nos maisons en polluants, jouent sur la phobie des microbes, dénonce la revue.
«
Il y a une industrie du détergent qui essaie de nous équiper d’un arsenal de produits pour la maison comme si nous étions en guerre !
», note Adeline Tregouët, rédactrice en chef du magazine de l’Institut national de la consommation (INC). «
Assouplissants, désodorisants de frigos ou de lave-vaisselle, anticalcaires, brumes d’oreillers, nettoyants de lave-linge’ On multiplie les molécules, les composés organiques volatiles, tout ça se mélange à la pollution, au soleil, et donne des molécules encore plus toxiques.
»
Comment déchiffrer les étiquettes
Ces dernières années, les fabricants ont dû faire des efforts, notamment en réduisant l’utilisation de phosphates dans les lessives. Mais ils ont aussi multiplié, et complexifié, gammes et références. «
L’idée est de sensibiliser le public au double visage de produits qui nous promettent douceur et fraîcheur et sont en fait agressifs. Il faut que les gens soient mieux informés, et aussi leur offrir des solutions
», précise Adeline Tregouët.
Par exemple, le nombre d’allergènes ne cesse d’augmenter, note l’enquête. Depuis 1999, vingt-six substances allergènes ont été repérées par le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs européens, et doivent être indiquées sur les étiquettes des parfums. Mais depuis 2012, ce même comité en a identifié quatre-vingt-deux nouvelles, qui ne sont pas affichées.
Pour déchiffrer les pictogrammes et symboles apposés sur les étiquettes, la revue propose un décryptage. Une analyse bienvenue lorsque l’on sait que deux systèmes d’étiquetages vont coexister jusqu’en 2017 et que les précautions d’emploi sont souvent écrites en tout petit. Qui imaginerait ainsi que pour utiliser certains gels wc, déboucheurs de canalisations ou nettoyants de salle de bains, il vaudrait mieux porter des lunettes de protection
Les alternatives naturelles : bicarbonate de soude, vinaigre blanc’
Tout un chapitre est enfin consacré aux produits dits « naturels », aussi efficaces sans être nocifs : bicarbonate de soude, vinaigre blanc, savon noir, cristaux et percarbonate de soude, terre de Sommières, huiles essentielles’
Le magazine propose ainsi cent fiches produits et trois cents recettes. Par exemple, saupoudrer les matelas de bicarbonate pour faire fuir les acariens. Ou se munir d’une brosse à dents, avec dentifrice et bicarbonate, pour blanchir les joints de carrelage.