Procès Bouquignaud , de 10 à 15 ans de réclusion pour les agresseurs de la bijoutière de Cambrai

Procès Bouquignaud , de 10 à 15 ans de réclusion pour les agresseurs de la bijoutière de Cambrai

Loïc Bussy, l’un des avocats de la défense, n’en démord pas : «
L’ombre du braquage de 2011 a pesé sur ce procès, c’est évident.
» C’était peut-être inévitable, aussi. Même si l’avocat douaisien et ses deux collègues ont tenté d’alerter les jurés : «
Ce qui s’est passé avant n’a pas sa place ici. Nos clients n’en savaient rien.
»

Mais Monique Bouquignaud, elle, portait bien le poids de deux drames. La douleur de la mort de son mari, il y a cinq ans, et ce nouveau coup du sort, en 2013, qui la laisse meurtrie. Avant que la cour ne parte délibérer, ses quatre agresseurs ont tenté de lui demander pardon. Plus ou moins adroitement. Elle a écouté sans broncher, puis en sortant de la salle, elle a fait le tri : «
Je ne sais pas s’ils sont tous sincères. L’un d’eux m’a plus touchée que les autres. Je sens qu’il est très mal.
» Étonnante lucidité, puisque c’est justement celui-là qui l’a battue, dans sa boutique.

« Une vraie misère »

La cour d’assises n’a pas fait beaucoup de différences sur les rôles de chacun. En les condamnant tous les quatre pour vol à main armée en bande organisée, elle a écarté toute notion de complicité. Seul Milco Petrovici, qui était en état de récidive, a eu un sort un peu particulier : quinze ans de réclusion criminelle. Pour les trois autres, ce sera dix, onze et douze ans, chacune des quatre peines étant assortie d’une interdiction définitive du territoire français. Les quatre Roumains seront expulsés après avoir purgé leurs peines.

«
Je ne me réjouis pas, commentait Mme Bouquignaud. On ne peut pas se réjouir de la misère ; or, c’est bien à cela que nous sommes confrontés ici : une vraie misère’
»

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