Prison de Sequedin , interpellé lors d’une manif contre la loi travail il entame une grève de la faim

Présenté à la justice jeudi dernier sous le régime de la comparution immédiate, en compagnie d’un autre manifestant âgé lui de 45 ans, Antoine a demandé, comme il en a le droit, un délai pour préparer sa défense. Son procès aura lieu le 9 juin. En attendant, le tribunal a statué : il a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Sequedin.
Son co-prévenu quadragénaire, lui, a été laissé libre, sous contrôle judiciaire.

Une différence de traitement qui s’explique peut être par le casier judiciaire d’Antoine. Y figure selon son avocat Florian Régley, une mention : «
Il s’agit de faits qui datent d’il y a neuf ans, pas des violences, et pas pendant une manifestation. C’est une bêtise de jeunesse, il avait 19 ans .
»

« Il ne se souvient pas d’un coup de poing en particulier »

Or depuis son incarcération, Antoine a débuté une grève de la faim, pour protester contre le motif de son emprisonnement, qu’il conteste. «
Il ne se souvient pas d’un coup de poing en particulier, plaide son avocat. Il se souvient s’être débattu, voyant des personnes sur lui. Il ne voyait pas que c’étaient des policiers, ils étaient en civil et n’avaient pas de brassard. Au moment où il a été interpellé, il avait un drapeau CGT dans les mains.
» Son acte est officiellement déclaré depuis vendredi matin. L’administration pénitentiaire doit en effet référer de ce genre d’incidents au procureur, afin qu’un médecin passe tous les jours dans la cellule du détenu gréviste.

Antoine n’est «
pas très épais, pas très grand, il fait beaucoup plus jeune que son âge
», s’inquiète son avocat. Me Régley doit rendre visite ce mardi à son client. Il a fait appel de la décision de placement en détention provisoire, afin qu’Antoine soit remis en liberté au plus vite.