Prince une légende s’éteint

Prince une légende s'éteint

Le légendaire chanteur américain Prince, musicien de génie, dandy et bête de scène, est mort jeudi 21 avril à l’âge de 57 ans. Il a été retrouvé inanimé dans son studio d’enregistrement à Paisley Park, dans le Minnesota, a confirmé le shérif du comté dans un tweet. « C’est avec une profonde tristesse que je confirme que le légendaire interprète Prince Roger Nelson est mort dans sa résidence de Paisley Park ce matin », avait déclaré un peu plus tôt son attachée de presse, Yvette Noel-Schure. Avec plus d’une trentaine d’albums, cette légende de la musique pop laisse derrière elle une myriade de tubes, dont Kiss, Cream, Girls & Boys et la bande originale du film Purple Rain, en 1984.

Quelques minutes après l’annonce de sa mort, un petit groupe de fans s’est rassemblé, sous la pluie, devant le studio d’enregistrement de l’artiste, où les récompenses qu’il a reçues sont affichées au mur.

« Il n’y a pas plus de détails sur la cause de sa mort pour le moment », a ajouté l’agente de Prince. Le shérif du comté où réside Prince a tweeté qu’une « enquête était ouverte pour un décès à Paisley Park ».

« Purple Rain » :

La star avait été hospitalisée pour une grippe le 15 avril, à Moline, dans l’Illinois. Pour rassurer ses fans, il avait tenu à faire une apparition publique le lendemain, avant d’assurer une brève performance.

Une bête de scène

Le musicien, né Prince Nelson, vivait toujours en périphérie de Minneapolis, dans le Minesota, où il a grandi. Il s’est fait connaître à la fin des années 1970 avec les titres Why You Wanna Treat Me So Bad’ et I Wanna Be Your Lover. Par la suite, le « kid de Minneapolis » a été l’un des plus grands musiciens des années 1980 et 1990 ; ses tubes ont fait danser le monde entier, mêlant riffs de guitare et rythmes funk.

« Why You Wanna Treat Me So Bad’ » :

Mesurant moins d’1,60 m, mais avec une personnalité surdimensionnée, celui qui était parfois présenté comme un rival de Michael Jackson était une véritable bête de scène, au style dandy et jouant sur l’androgynie. Jouant de la guitare dans un style flambloyant, largement inspiré de Jimmy Hendrix, Prince était reconnaissable entre tous pour ses cris aigus qui parsemaient ses chansons. Dans les années 1990, Prince avait changé son nom pour un imprononçable « Love Symbol ».

Un projet de Mémoires

Durant les années 2000, il était resté prolifique et s’était récemment converti à la diffusion en flux direct (streaming) sur Internet, car il estimait que le Web lui donnait plus de liberté artistique. Le musicien, présenté comme étant l’un des plus inventifs de son époque, était en effet un fervent défenseur de son indépendance, luttant contre sa maison de disques pour conserver ses droits sur sa musique et sur son nom.

En signe de protestation, Prince avait inscrit « slave » (« esclave ») sur son visage, pour marquer son refus d’être dépossédé de son travail. Il avait ensuite quitté son label, Warner Bros., avant d’y revenir en 2014.

« Cream » :

En 2004, Prince a été intronisé au Rock and Roll of Fame, le panthéon du genre, qui l’a salué comme un pionnier musical. « Il a servi de modèle pour la musique d’avant-garde dans les années 1980 », peut-on lire dans le texte de présentation de l’artiste, au musée de Cleveland, dans l’Ohio.

Plus connu comme guitariste, chanteur et danseur, Prince avait récemment organisé des concerts dans ses studios de Paisley Park et en Australie, durant lesquels il a joué du piano en solo. Il avait alors déclaré qu’il voulait se lancer un nouveau défi artistique.

Alors qu’il avait commencé sa série de concerts, il avait aussi annoncé le mois dernier qu’il allait publier ses Mémoires, dont son éditeur prédit qu’ils seront « anticonformistes ».

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