Primaire à droite , les troupes se forment dans le Nord-Pas-de-Calais
> Sur le papier, c’est Juppé
Le favori des sondages est, pour l’heure, celui qui réunit le plus de « grands élus », y compris au MoDem, avec le sénateur arrageois Jean-Marie Vanlerenberghe. « Il a l’expérience, ne fera qu’un mandat et donc pourra réformer, il est moins clivant que d’autres », arguent ses amis. La carte des élus locaux n’est pas forcément l’atout maître. Mais on rappellera tout de même qu’en 2011, Aubry avait le parti, et Hollande, le réseau d’élus. On sait comment ça s’est fini’
> Sarkozy, en trompe l »il
Hormis les fidèles, la liste des soutiens locaux de l’ancien président impressionne peu, ce qui est déjà une nouveauté par rapport à l’histoire récente. Mais Nicolas Sarkozy n’est pas encore en course et certains hésitent donc toujours à sortir du bois. Et on aurait tort de le donner perdant au seul vu de ses soutiens d’élus. Chez les adhérents, il conserve une cote d’amour considérable.
> Fillonistes en embuscade, des miettes pour les autres
Quelques ténors jouent des cartes différentes. C’est le cas de Sébastien Leprêtre, maire de la Madeleine et valeur montante de la droite métropolitaine, fidèle à François Fillon depuis la sanglante campagne pour la présidence de l’UMP en 2012. Les Fillonistes enregistrent aussi le soutien symbolique de la chef d’entreprise d’Armentières, Karine Charbonnier, qui avait crevé l’écran face à François Hollande. Derrière, Bruno Le Maire et Jean-François Copé attirent peu d’élus. Ils feront le plein ailleurs, dans leurs fiefs. Mais leur apport ici comptera dans le sprint final.
> Encore quelques indécis
Le nouveau sénateur du Pas-de-Calais Jean-François Rapin réserve sa réponse, « mais ce ne sera pas Nicolas Sarkozy, vraisemblablement ». À Calais, Natacha Bouchart se positionnera en septembre pour celui qui fera les propositions les plus sérieuses en matière de politique migratoire et de développement économique.
Bernard Gérard, député-maire de Marcq-en-Bar’ul, se place en réserve derrière son rôle de secrétaire départemental de LR pour ne rien dévoiler. Mais son histoire personnelle devrait l’entraîner auprès de Nicolas Sarkozy.
Que vont faire Bertrand et Darmanin
Leur positionnement sera scruté. Mais pour l’instant, ni Xavier Bertrand ni Gérald Darmanin ne bougent. Suractifs sur la scène régionale, le binôme met sciemment la pied sur la pédale de frein depuis décembre… et le retrait de Bertrand de la course primaire. Prudence de Sioux.
Le président de Région se prononcera à l’automne. En attendant la plupart des candidats officiels ou officieux sont venus saluer le vainqueur de Marine Le Pen. Difficile de savoir qui emportera sa préférence, même si des ténors de droite locale le pronostiquent au final avec Juppé, tant le divorce avec Sarkozy semble définitif. Le Picard a fait savoir qu’il attendait que ses propositions soient reprises : septennat non-renouvelable, recours au référendum, contrat de travail unique…
Gérald Darmanin, lui aussi, attend. Ni Sarkozy, dont il s’est éloigné bruyamment, ni Juppé ne le font vibrer. « Orphelin » de Xavier Bertrand, certains placent le maire de Tourcoing près de Bruno Le Maire, sur la base du renouvellement. Voire avec François Fillon, sur la base de l’héritage séguiniste. S. LE.
Primaire : mode d’emploi
La « primaire de la droite et du centre » aura lieu les dimanches 20 et 27 novembre. Il s’agit de primaires ouvertes «
à tous les Français qui souhaitent l’alternance et qui partagent nos valeurs
», à condition d’être inscrit sur les listes électorales, de s’acquitter de 2 de participation aux frais d’organisation et de signer la charte d’adhésion aux valeurs de droite et du centre.
Le scrutin aura lieu dans 364 bureaux de vote dans le Nord et 197 dans le Pas-de-Calais, sur 10 338 au total en France. Les bureaux sont répartis sur la carte des circonscriptions législatives, en fonction du critère de la démographie politique. Plus la droite et le centre ont fait un score important à la présidentielle de 2012 dans la circonscription, plus il y a de bureaux de vote.
C’est ainsi qu’il y en aura 24, le maximum, dans la 9e circonscription de Marcq-en-Bar’ul, et 11 ou 13 dans les circonscriptions de gauche. Les candidats peuvent se déclarer jusqu’au 9 septembre. Trois grands débats télévisés sont prévus.