Pourquoi tout le monde (ou presque) joue à Pokémon Go (VIDÉO)

Pourquoi tout le monde (ou presque) joue à Pokémon Go (VIDÉO)

Parce que ça redonne vie à certains quartiers

Saint-Maurice Pellevoisin, soit un quartier hyper résidentiel de Lille où les passants sont rares. Depuis la mi-juillet, on y voit errer des ados en petits groupes agrippés à leurs smartphone : « Il y a un peu plus de monde grâce à ce jeu, estime Sami, 31 ans. Mais surtout, les joueurs s’interpellent entre eux, ça créé une ambiance sympa. » A Douai, place Saint-Amé, Louise, 32 ans, constate : « Il y a plus de monde c’est sûr. Et pour cause, on a une arène sur la place. Même si je trouve que ce jeu a des inconvénients liés à la sécurité et à l’addiction, ça fait sortir les gens et ça c’est super ! Le café a même gagné des clients.».

Parce qu’on s’y fait des amis

Il y a les solitaires, ceux qui restent entre potes et puis il y a les autres. Ceux qui ont sauté sur l’occasion pour se faire de nouvelles connaissances. À ce petit jeu, Pierre, un étudiant lillois de 23 ans, a tissé son réseau, il est même administrateur de la page Facebook Pokémon Go Lille. « Depuis la sortie du jeu, je me suis bien fait une quinzaine d’amis, explique-t-il. Aujourd’hui, on va boire des coups ensemble ».

Comment casser la glace entre dresseurs En s’échangeant des bons coins, des conseils pour mieux utiliser le jeu ou se rassembler pour mettre la main sur une arène. Kurtyss, un Lensois de 18 ans, s’est fait une douzaine de nouvelles « connaissances » en se baladant dans Lens, le smartphone à la main. « De temps en temps, on va boire un verre. On se rejoint, comme si c’était des amis. » Parfois, le jeu est ausssi un moyen de se rapprocher d’un proche. Mathilde à Marcq-en-Bar’ul raconte : « J’ai pu renouer avec mon petit frère, avec qui je ne partageais plus rien… Maintenant nous partons chasser des après-midi entiers. »

Parce que c’est rigolo

Même si on est passés de 45 millions de dresseurs en juillet à 30 millions en août, Pokémon Go reste la troisième application gratuite la plus téléchargée sur iPhone et les marques multiplient les tentatives de séduction des joueurs, allant même jusqu’à créer des panneaux de signalisation Pokemon. C’est toujours tendance. La preuve aussi avec un petit test sur la Grand-Place de Lille en fin de matinée.En une heure, nous avons pu discuter avec une quinzaine de joueurs de profils très différents. Et puis voir tous ces gens déambuler les yeux rivés sur leur écran avec des intérêts soudains pour un graff, une fontaine ou… une assiette de frites prête franchement à rire: «Il y a une vraie bonne humeur autour de ce jeu, un côté pas sérieux que j’adore!», explique Morgan, joueur pourtant confirmé (niveau 32) de 23 ans.

Parce qu’on (re) découvre la région

Ils étaient des centaines, dimanche au Louvre-Lens pour jouer et aussi découvrir les liens entre les pokémons et les monstres dans l’histoire de l’art. L’espace d’un après-midi, l’établissement culturel organisait une journée pour tous les dresseurs de la région.

« Je n’étais jamais allé au Louvre-Lens, avoue Sébastien 35 ans, ouvrier dans un abattoir à Saint-Pol-sur-Ternoise, venu avec toute sa famille. C’est pas mal et les enfants ont pu en attraper de nouveaux pokémons. » Le Louvre a pour l’occasion bénéficié d’un coup de pouce de Niantic, la société qui développe le jeu. Ce vendredi, à partir de 17 h 30, c’est au tour du Centre historique minier de Lewarde de proposer aux dresseurs de venir mixer l’univers des pokémons et le patrimoine de la mine.

Parce que c’est bon pour la santé

Pour le médecin nordiste Jean-Philippe Platel qui siège au conseil de l’ordre, le constat est simple: «Tout ce qui peut faire marcher, courir ou pédaler est bénéfique. On voit des jeunes qui passaient beaucoup de temps devant leur ordinateur aller dehors, c’est une bonne chose. Il faudrait même en mettre dans les EHPAD et les maisons de retraite pour que les personnes âgées aient plus de visites cet été !»

Pour le médecin, Pokémon Go peut avoir aussi un impact positif sur la santé mentale des joueurs: «Cela peut amener des dépressifs qui restaient chez eux repliés sur eux-mêmes à aller dehors, cela aussi est bénéfique.»

Un amour de vacances

« Elle se tue au volant en jouant à Pokémon Go », « Un jeune homme abattu alors qu’il chassait le Pokémon »’ Depuis juillet, Pokémon rythme l’actualité. Sur le Facebook de La Voix du Nord, nombre de commentateurs ont choisi leur camp : « Ce sont des moutons ! », « Ils ne profitent pas du paysage ! », « Vous n’en avez pas marre de parler de ce jeu stupide et idiot » Comment faire l’impasse sur une application qui a lancé des dizaines de milliers de jeunes de notre région dans les rues et parcs Laissant de côté les dizaines d’articles sur la conduite à risques de quelques individus, nous avons voulu comprendre les motivations des joueurs.

Peut-être sont-ils moins nombreux aujourd’hui qu’hier des analystes parlent d’une perte d’un quart d’un joueur , peut-être le phénomène Pokémon Go n’était-il qu’un amour de vacances, mais un jeu qui aura fait faire des centaines de kilomètres à pied à ses addicts mérite d’être décortiqué et compris.

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