Pour les agents du conseil régional la méthode Bertrand passe mal

Pour les agents du conseil régional la méthode Bertrand passe mal

«
Le dialogue social Depuis que Xavier Bertrand nous a reçus début février, il n’a jamais existé
», argue Michel Tauvry, du syndicat FO. Même à la CFDT, pourtant pas réputée pour avoir le couteau entre les dents dans les couloirs de l’Hôtel de Région, on pointe «
l’anxiété des collègues, l’ambiance lourde
» à tous les étages. «
C’était inévitable dans le double contexte de fusion de deux régions et d’alternance politique
», explique Benoît Guittet pour le syndicat réformiste. «
Mais justement, nos collègues ont d’autant plus besoin d’être rassurés. Or la méthode employée jusqu’ici est tout sauf rassurante. Nous voulons être respectés
».

Si la plupart s’expriment à mots pesés sur le nouveau président de Région, le directeur général adjoint chargé de la fusion, Denis Harlé, et le nouveau directeur général des services, Laurent Vercruysse, concentrent les critiques. Une note récente de ce dernier, qui fut aussi le DGS de Gérald Darmanin à Tourcoing, a mis le feu aux poudres. On raconte à la Région que, courroucé de ne pouvoir joindre personne le vendredi du pont de l’Ascension, le DGS aurait « décrété » en réplique la présence d’au moins 50 % des agents d’un service à toute période de l’année. «
Cette note est prise mi-mai, quand les gens ont déjà réservé leurs vacances’ C’est une drôle de conception du dialogue social, de la concertation. Du reste, ça n’a aucun sens d’imposer une règle générale aveugle, en termes d’efficacité
», soupirait un agent hier.

Ajoutez à cela la suppression prévue de deux jours de congé, l’incertitude sur le sort de plusieurs CDD pas encore informés sur leur avenir au sein de l’institution, l’inquiétude sur la réorganisation générale des services qui doit être annoncée le 7 juin, alors que des syndicats en demandent le report’ Et la tension monte d’un, voire deux, nouveaux crans.

Exécutif méfiant

«
Il y a vraiment un problème de forme, de méthode
», indique un autre agent de la Région. «
Réorganiser les services pour une nouvelle politique, c’est normal. À la rigueur, chercher à faire des économies aussi, vu le contexte. Mais en termes de relations humaines, le service public se doit d’être exemplaire
», explique-t-il, ajoutant : «
nous, on est prêt à bosser. Mais l’exécutif est peut-être un peu méfiant envers des agents, dans le Nord-Pas-de-Calais du moins, qui n’a jamais connu l’alternance
».

Il y a donc un «
malaise
» aux dires de nombreux fonctionnaires rencontrés lors d’un rassemblement symbolique organisé vendredi devant le siège de Région à Lille. Signe supplémentaire de ce malaise, ce rassemblement se faisait en intersyndicale’ alors que des élections professionnelles ont lieu dans un mois. «
Un des problèmes, c’est que la nouvelle équipe d’élus connaît mal l’institution. Ils savent faire fonctionner une ville, une interco. Un ministère même pour Xavier Bertrand. Mais la Région, c’est différent
», indique Benoît Guittet, de la CFDT qui insiste : «
Personne n’a intérêt à ce que ça dégénère comme au conseil départemental du Nord. ». En plus de gérer la fusion, le nouvel exécutif régional va devoir apprendre à gérer les réactions en chaîne.

Leave A Reply